La Commission européenne demande 4,34 Mds€ à Google

« Google a utilisé Android comme un moyen de cimenter la domination de son moteur de recherche », a fait savoir Margrethe Vestager, commissaire européenne à la concurrence, le 18 juillet 2018. (crédit : D.R.)

« Google a utilisé Android comme un moyen de cimenter la domination de son moteur de recherche », a fait savoir Margrethe Vestager, commissaire européenne à la concurrence, le 18 juillet 2018. (crédit : D.R.)

Empêtré depuis 2017 dans une affaire d'abus de position dominante en Europe concernant Android, Google a été finalement sanctionné par la Commission Européenne. La sanction est lourde, 4,34 milliards d'euros, mais le géant américain compte bien faire appel de cette décision.

La Commission Européenne a rendu sa décision dans l'affaire d'abus de position dominante de Google relatif à son système d'exploitation Android. L'institution reproche au géant américain d'avoir imposé des restrictions illégales envers les fabricants de terminaux Android et les opérateurs de réseaux mobiles pour « cimenter sa position dominante dans la recherche Internet globale », peut-on lire dans un communiqué la Commission. Comme on pouvait s'y attendre, une amende record a été requise, 4,34 milliards d'euros, soit bien plus qu'une précédente de 2,42 milliards demandée pour un abus de position de position dominante dans la recherche internet lui ayant permis de favoriser son service de comparaison de prix en ligne.

Aux yeux de la Commission Européenne, Google s'est mis dans l'illégalité avec deux pratiques, à savoir s'être assuré que son app de recherche est pré-installé sur pratiquement tous les terminaux Android vendus dans l'espace économique européen, tout comme son navigateur web mobile. « La pré-installation peut créer un biais de statu-quo. Les utilisateurs qui trouvent des apps pré-installées de recherche et de navigation web sur leurs terminaux sont enclins à rester coller dessus », explique la Commission. En 2016, l'institution a par exemple trouvé que sur les terminaux Android sur lesquels Google Search était pré-installé, plus de 95% de l'ensemble des requêtes de recherche étaient effectuées sur cette app, comparé aux plus de 75% via Bing sur les terminaux Windows Mobile.

Jusqu'à 5% du chiffre d'affaires mondial

Mais ce n'est pas tout : « Google a empêché les fabricants de périphériques d'utiliser toute version alternative d'Android qui n'a pas été approuvée par Google (forks Android). Afin de pouvoir pré-installer sur leurs appareils les applications propriétaires de Google, y compris le Play Store et la recherche Google, les fabricants devaient s'engager à ne pas développer ou vendre même un seul appareil fonctionnant sur un fork Android », indique la Commission. Autre grief mis en avant : avoir payé certains grands fabricants et opérateurs de réseaux mobiles à la condition d'installer de façon exclusive son app de recherche sur leurs terminaux.

Lourdement chargée par la Commission Européenne et sa commissaire à la concurrence Margrethe Vestager, Google a 90 jours pour s'exécuter et payer son amende sans quoi il encourt une pénalité qui pourra aller jusqu'à 5% du chiffre d'affaires mondial d'Alphabet, la maison mère de Google. Dans un tweet, la firme de Mountain View a toutefois annoncé qu'elle allait faire appel de cette décision ce qui lui permettra de repousser de plusieurs mois la sentence. « Android a créé plus de choix pour tout le monde, pas moins. Un écosystème vivant, de l'innovation rapide et des prix bas qui sont les marqueurs classiques d'une solide concurrence. Nous allons faire appel de la décision de la Commission », a expliqué Google.

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