Maintenance : Econocom isole un foyer de pertes

Le chaîniste transfère son activité de maintenance à une filiale de sa maison mère baptisée Alliance Support Services. Cette nouvelle entité agira essentiellement en qualité de sous-traitant des sociétés d'infogérance. L'aventure de la maintenance s'arrête pour Econocom Group dans l'Hexagone. Le chaîniste a en effet annoncé la cession, pour un montant de 4,7 M€, des actifs de sa filiale Econocom Managed Services (EMS) France dans ce domaine à Alliance Support Services (ASS) NV. Cette société, créée au mois de décembre dernier, n'est autre qu'une filiale d'Econocom International NV, la holding propriétaire d'Econocom Group. La nouvelle entité reprend à son bord les 438 techniciens et récupère les 35 agences régionales et les locaux dédiés à l'activité de maintenance chez EMS. Le tout étant placé sous la direction de Philippe Monsu, ancien Pdg de Getronics France, précédemment en poste au sein d'EMS comme responsable de l'activité maintenance et déploiement. Le chaîniste continuera toutefois de proposer des services de maintenance à ses clients. Et cela par le biais d'Alliance Support Services, qui devient son prestataire exclusif. Un contrat de sous-traitance qui illustre la stratégie de la nouvelle société, résolument axée sur un modèle de vente indirecte de ses prestations, qui doit à terme représenter plus de 90 % de son chiffre d'affaires. S'adapter à l'évolution du marché de l'infogérance À titre de comparaison, le chiffre d'affaires réalisé par EMS dans le domaine de la maintenance et du déploiement provenait pour environ 30 % de prestations effectuées pour le compte de partenaires. « Notre objectif est de profiter de l'évolution du marché de l'infogérance. Les contrats qui y sont proposés aux entreprises par les VAR, les SSII et les constructeurs incluent de plus en plus de services de maintenance et de déploiement. Ces acteurs deviennent de fait des donneurs d'ordres dans notre secteur d'activité, au même titre que les entreprises utilisatrices », explique Philippe Monsu. Pour réussir, Alliance Support Services doit donc séduire ces futurs prestataires. Elle mise pour cela sur deux atouts. D'abord sur son absence de liens capitalistiques avec Econocom, les activités d'infogérance de ce dernier en faisant un concurrent potentiel des partenaires qu'ASS recherche. En outre, Alliance Support Services souhaite ouvrir une part, minoritaire, de son capital à certains d'entre eux. Si des pourparlers allant dans ce sens sont en cours, au dire de Philippe Monsu, aucun partenaire n'a encore concrètement effectué d'investissement. Au-delà du nouveau choix opéré par Econocom Group pour assurer la fourniture de ses services de maintenance en France, la cession de ses actifs dans ce domaine traduit en filigrane l'échec de la reprise fin 2002, pour 1,5 M€, de Tasq, alors en dépôt de bilan. Cette acquisition devait venir garnir de 25 M€ le chiffre d'affaires de l'activité maintenance d'EMS, qui pesait alors 20 M€. « Ces 45 M€ nous conféraient une taille suffisante pour être rentable, avec une masse salariale de près de 600 employés dédiés à la maintenance [Ndlr : dont 400 provenant de Tasq] », explique Jean-Philippe Roesch, le directeur général adjoint d'Econocom Group. Objectif : renouer avec la rentabilité Problème : l'apport de Tasq n'atteignit finalement que la moitié du montant qui était prévu. Notamment à cause de l'érosion de son portefeuille clients. Une diminution qui, considère Jean-Philippe Roesch, tiendrait davantage aux décisions prises par les clients, après le dépôt de bilan de Tasq, qu'au rachat de ce dernier par Econocom. Résultat, bénéficiaire jusqu'en 2002, Econocom Managed Services France a commencé à perdre de l'argent en 2003, même si son activité d'infogérance, hors acquisition, continuait d'être bénéficiaire. Pour réduire ce foyer de pertes, EMS s'est donc lancé, vers le mois d'octobre dernier, dans une réduction de sa masse salariale. Une opération qui a abouti au licenciement de 137 employés de son activité maintenance lors du quatrième trimestre 2003. « Si cette mesure n'avait pas été prise, le projet Alliance Support Services n'aurait pu voir le jour », commente Jean-Philippe Roesch. Désormais délesté d'une activité qui, manifestement, ne lui réussissait plus, EMS va pouvoir se consacrer à l'outsourcing modulaire (coaching, conseil, téléservice...) qui représentait 50 % de son chiffre d'affaires en 2003. Avec, surtout, l'espoir de redevenir rentable.

s'abonner
aux newsletters

suivez-nous

Publicité

Derniers Dossiers

Les meilleures alternatives à VMware

Les meilleures alternatives à VMware

Beaucoup d'informations et d'annonces sont venues perturber les DSI, les opérateurs IT et les partenaires de VMware depuis son rachat par Broadcom. Pour certains d'entre eux,...

2024, l'année de Windows 11

2024, l'année de Windows 11

Si le parc de PC dans les entreprises françaises fonctionne encore majoritairement sous Windows 10, Microsoft a toutefois fixé la fin de son support le 14 octobre 2025....

Publicité