Recrutement : Magellan Partners mise sur la formation

Stéphan Durey, associé dirigeant chez Magellan Partners, « Avec le covid, les entreprises ont dû apprendre à travailler différemment et surtout, il a fallu sécuriser leurs SI. Ce qui a mis en lumière le manque de profil IT et notamment cybersécurité dont la France disposait » (crédit : DR)

Stéphan Durey, associé dirigeant chez Magellan Partners, « Avec le covid, les entreprises ont dû apprendre à travailler différemment et surtout, il a fallu sécuriser leurs SI. Ce qui a mis en lumière le manque de profil IT et notamment cybersécurité dont la France disposait » (crédit : DR)

Les tensions sur le recrutement se sont accentuées dans le secteur de l'IT depuis le covid. Face à des candidats devenus exigeants, 67 % des entreprises estiment qui leur sera difficile d'atteindre leurs objectifs de recrutement. Stéphan Durey, associé chez Magellan Partners, partage son analyse de la situation et la manière dont le groupe de conseil y fait face.

Selon les prévisions de l'Apec, l'IT restera la première fonction recruteuse de cadres en 2022, avec plus de 59 000 embauches attendues. Sur le seul premier semestre de l'année, les offres d'emplois de cadres informatiques publiées sur le site de l'association ont progressé de 27 % par rapport à l'an dernier, illustrant d'importantes tensions dans la plupart des spécialités numériques. D'ailleurs, 67 % des entreprises estiment que les deux tiers des embauches de cadres informaticiens prévus seront difficiles à réaliser. Cette situation concerne non seulement les cadres IT mais aussi les profils juniors. « Elle résulte notamment de l'accélération de la transformation numérique des entreprises », constate Stéphan Durey, associé dirigeant du groupe de conseil et de services IT Magellan Partners. « Les entreprises ont dû apprendre à travailler différemment et surtout, il a fallu sécuriser leurs SI. Ce qui a mis en lumière le manque de profil IT et notamment cybersécurité dont la France disposait », analyse-t-il.

Parallèlement, les candidats sont devenus plus exigeants dans tous les secteurs, en particulier dans l'informatique où la demande est nettement supérieure à l'offre, note Audrey Richard, la présidente de l'ANDRH (Association Nationale des DRH). De fait, « les entreprises doivent se questionner sur ce qu'elles proposent pour attirer les candidats », explique-t-elle. Les nouvelles aspirations des professionnels de l'informatique résultent notamment d'un changement de mentalités déclenché par le Covid. « Avant, ils ne cherchaient qu'une bonne rémunération et des missions intéressantes. Aujourd'hui, ils s'intéressent également aux valeurs d'une entreprise, à son projet de développement, aux politiques de « bien-être au travail », et à l'organisation du télétravail », témoigne Stéphan Durey.

Une situation qui risque de perdurer  

Selon l'associé dirigeant de Magellan Partners Stéphan Durey, il faudra du temps pour que la tension sur le recrutement s'améliore, et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, « la guerre en Ukraine a entraîné une augmentation des attaques cyber et malheureusement, nous ne pouvons pas tout contrer. Il y a un réel manque de personnel qualifié dans ce domaine ». Et si la France a pris conscience du problème, le système éducatif risque d'être long à se transformer et à délivrer le volume de profils formés et compétents qui lui sont demandés. De plus, lorsque le covid a frappé, les entreprises ont mis en place des solutions afin de parer au plus pressé (gestion du télétravail, sécurité, logiciels collaboratifs) et d'assurer une continuité de l'activité. Pour autant, « avec le développement du cloud, du cloud native, de l'edge computing ou encore de la 5G, leur digitalisation n'en est en réalité qu'à ses prémices », conclue Stéphan Durey. 

Objectif : 750 recrutements en 2023

Comme la plupart de ses homologues, Magellan Partners a lui aussi fait face à de forte difficultés de recrutement ces dernières années, en particulier des profils axés sur le cloud, la gestion de la donnée et la cybersécurité. Alors, le groupe mise en priorité sur la formation pour attirer les candidats et fidéliser ses troupes. Il a ainsi ouvert sa M Academy afin de proposer de nouvelles formations certifiantes, au moins deux fois par an, à ses salariés. Elle offre également des cursus à destination des jeunes diplômés souhaitant devenir consultant en management, en systèmes d'informations et en transformation digitale. Enfin, Magellan travaille également avec des écoles telles que Fitec ou Simplon.

Le groupe, qui compte actuellement 2 000 collaborateurs, en a embauché 500 en 2022 et table sur 750 recrutements en 2023. Parmi eux figurent 250 personnes avec moins de trois ans d'expérience, 40 personnes en reconversion professionnelle et 70 alternants que le groupe entend par la suite confirmer en CDI. Pour atteindre leurs objectifs, les équipes RH internes sont accompagnées par pas moins de 50 cabinets de recrutement.

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