"Les licenciements de Lexmark ne sont que boursiers"

Le plan social annoncé par le fabricant suscite de vives réactions chez les syndicats. Force ouvrière dénonce une opération qui ne vise qu'à satisfaire ses actionnaires.

Jean-Philippe Boyer, délégué syndical Force Ouvrière et délégué du personnel chez Lexmark, ne décolère pas. Après l'annonce de 296 licenciements en France sur les 750 prévus dans le monde, il fustige l'attitude des actionnaires. "D'après notre Pdg, cette restructuration doit permettre d'économiser 80 millions de dollars dans le monde sur une année pleine. Le conseil d'administration vient d'autoriser le rachat d'un milliard de dollars d'actions Lexmark en 2006". Les actions sont réparties entre des fonds de pension (95 %), le grand public (environ 3 %) et les membres du conseil d'administration et les dirigeants (environ 2 %). "Ces rachats enrichissent surtout ces derniers", affirme Jean-Philippe Boyer. Les mouvements des stock-options Lexmark sont visibles sur Internet et connaissent une très forte activité. Lexmark utilise plus de temps et d'argent à racheter ses propres actions qu'à investir et innover. La spéculation plutôt que la stratégie La société est très faiblement endettée et est profitable. Elle repose donc sur un matelas de trésorerie confortable qui n'est pas utilisé pour investir mais pour spéculer sur ses propres actions. » Seulement 250 millions de dollars ont été investis en 2005 alors que la société aurait racheté pour 200 millions de dollars de ses propres actions. En attendant de voir le calendrier des événements décidés par le groupe, les délégués du personnel et les syndicats CGT et FO essayent de mobiliser les salariés et tentent de sensibiliser les institutions régionales et la presse locale. "85 % de nos salariés sont cadres et sont plus difficiles à mobiliser", précise-t-il. Par ailleurs, Jean-Philippe Boyer et son syndicat ne voient pas en quoi le plan social permettra d'améliorer la situation s'il n'est pas accompagné d'autres changements stratégiques. "Il n'y a aucun projet pour changer la situation, aucun relais de croissance envisagé. Ce n'est donc que le premier tour de licenciements si rien ne change". Et de poursuivre : "Ce qui nous inquiète le plus au siège de Boigny, c'est que la direction a prévenu que les locaux seraient vendus. Ce qui laisse présager à court terme une disparition totale du site".

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