PME : l’investissement informatique encore sous tension

Investissements en baisse, parc micro en stagnation : l'enquête BNP Paribas Lease Group sur l'investissement informatique des PME n'incite guère à l'optimisme. Pourtant, si les petits patrons restent prudents, 6 sur 10 pensent moderniser leur SI en 2004. Les investissements dans les nouvelles technologies qui baissent. Un parc qui ne se développe pas. Des intentions d'achats qui diminuent... Énoncés bruts, les résultats de l'enquête BNP Paribas Lease Group sur le comportement des PME de 6 à 200 salariés face aux nouvelles technologies ne présagent pas d'un exercice 2004 euphorique. Faut-il pour autant jouer les Cassandre et prévoir une année catastrophique ? Pas sûr. Certes, 2003 s'est déjà achevée sur des résultats en demi-teinte alors que d'aucuns attendaient déjà une reprise. Le premier indicateur, celui qui mesure la progression du volume d'affaires (lire encadré Méthodologie), est à cet égard éloquent. Si, en janvier 2003, les chefs d'entreprise interrogés le plaçaient à + 30 (versus + 21 pour l'enquête de 2002), cette progression n'est finalement que de + 14. Ce qui n'est pas si mal puisque, pour le G4*, cet indicateur se situe à + 8. Une grande prudence mais pas d'immobilisme Reste que, si les petits et moyens entrepreneurs français sont 43 % à avoir vu leur activité s'accroître comme ils l'escomptaient, 29 % ont enregistré une diminution alors que seuls 12 % d'entre eux s'y attendaient. Conséquence : les patrons de PME-PMI ont manifesté au cours des six derniers mois une extrême prudence, qui devrait rester de mise pour les douze mois à venir. À titre d'exemple, le volume d'affaires prévisionnel atteint + 29, ce qui marque une avancée mais reste en deçà des prévisions du G4 (+ 38). Même décalage pour la progression escomptée de la rentabilité (+ 20 en France contre + 34 pour le G4) et pour le volume global d'investissement : + 19 en France, + 48 dans le reste du G4. Une prudence qui concerne aussi évidemment les investissements dans les NTIC (voir tableaux). De fait, sur ces marchés, seul le haut débit paraît avoir tiré son épingle du jeu puisque, avec 62 % de PME connectées en 2003, la France se situe non seulement en tête du G4, mais marque de surcroît une réelle progression par rapport aux deux années précédentes : 28 % en 2001 et 41 % en 2002. Un bon résultat, néanmoins assorti d'un bémol car cette avance masque une utilisation inférieure de l'Internet en France comparé à nos voisins. Dans les trois autres pays du groupe, 100 % des dirigeants interrogés ou de leurs secrétaires ont un accès au web. Dans l'Hexagone, ce taux est de 82 %. Et l'écart se creuse quand on passe aux cadres : 83 % d'entre eux ont un accès dans le reste du groupe, contre 44 % en France ! La reprise des investissements, déjà perceptible sur les grands comptes et les grandes PME, ne figurerait-elle donc pas dans la feuille de route des petites PME en 2004 ? Une année qui pourrait réserver de bonne surprises La réponse ne peut être que nuancée. Ainsi, six dirigeants de PME sur dix envisagent d'investir dans les NTIC (76 % de celles qui emploient 50 à 200 salariés), notamment dans l'informatique de gestion. Les deux grands secteurs les plus « preneurs » sont les services (73 %) et les industries (69 %). Une autre enquête de BNP Paribas Lease Group sur la santé globale des PME montre que l'informatique conserve la deuxième place dans les intentions d'investissement, juste derrière les matériels de production. Quant aux investissements globaux prévus, ils portent d'abord sur le renouvellement du matériel obsolète (64 %), ce qui concerne les parcs micro, puis sur l'amélioration de la productivité (45 %, soit 4 points de plus que l'an dernier), et, ici, le secteur du logiciel a une carte à jouer. Les résultats sur l'externalisation sont également intéressants. 66 % des plus grandes PME (20 à 200 salariés) choisiraient cette solution pour l'entretien de leur SI. Et ce taux se maintient à 57 % pour l'ensemble des sondés, en légère diminution, derrière la gestion de la paie (60 %), autre source de revenus pour les acteurs des NTIC. Enfin, 89 % des patrons de PME prennent principalement conseil auprès de leur expert-comptable, et 53 % consultent leur banquier. L'année 2004 ne sera donc probablement pas un cru exceptionnel. Mais elle peut réserver de bonnes surprises si les prestataires réussissent à convaincre les petits patrons de la valeur d'un système d'information performant.

s'abonner
aux newsletters

suivez-nous

Publicité

Derniers Dossiers

Les meilleures alternatives à VMware

Les meilleures alternatives à VMware

Beaucoup d'informations et d'annonces sont venues perturber les DSI, les opérateurs IT et les partenaires de VMware depuis son rachat par Broadcom. Pour certains d'entre eux,...

2024, l'année de Windows 11

2024, l'année de Windows 11

Si le parc de PC dans les entreprises françaises fonctionne encore majoritairement sous Windows 10, Microsoft a toutefois fixé la fin de son support le 14 octobre 2025....

Publicité