Arès enterre le modèle qu'il avait créé

La cessation de paiement et le placement en redressement judiciaire d'Arès sonnent le glas d'un modèle économique : celui de la "société de distribution et de services informatiques" (SSDI). Arès est-il armé pour devenir une véritable SSII, sachant que les dernières cessions ont montré qu'il était souvent impossible d'isoler la partie services.

En ce début d'été 2008, Arès se trouve dans une situation paradoxale : après la cession de près des trois quarts de ses activités, la société vient d'annoncer de nouvelles pertes (29 millions d'euros) et reste très prudente pour ce qui concerne le nouvel exercice fiscal, que ce soit en termes de chiffres d'affaires ou en termes de résultat. Plus grave, elle s'est déclarée en cessation de paiement et a été placée en redressement judiciaire. Que reste-t-il d'Ares ? L'an prochain, le chiffre d'affaires devrait passer de 430 millions à 110 millions d'euros, ce qui résulte des ventes successives de l'éditeur Arcole et de l'ensemble des activités d'infrastructures (à SCC pour l'Ile de France, à CIS-Aquitaine Vallée pour le Sud-Ouest et à Cheops pour les autres régions). Après avoir été considéré comme un modèle durant deux décennies, Arès enterre donc lui-même le concept qu'il a contribué à créer. Abandonner toute activité de distribution pour devenir une SSII à part entière apparaît d'autant plus difficile dans son cas qu'en divisant son périmètre par quatre, Arès devient une modeste société de services. Par ailleurs, démêler la distribution et les services pour ne conserver que ces derniers s'est avéré impossible lors des récentes cessions en province. A l'exception de quelques agences qui avaient pu développer une activité de services « pure », les deux repreneurs, Cheops et CIS Aquitaine Vallée, ont donc bien racheté à la fois la distribution et les services associés. « En fait, seule l'activité de délégation de personnel développée par certaines agences qui disposaient d'une taille critique, a été conservée par Arès », indique Nicolas Leroy-Fleuriot, PDG de Cheops Technlogy. Au-delà d'Arès, c'est ainsi le canal « corporate resellers » qui semble fragilisé. Les grands constructeurs sont en effet à même de déployer les infrastructures IT dans les grands comptes et ont commencé à travailler avec de nouveaux acteurs notamment issus des télécoms. En la matière, SPIE Communications ne cache plus ses ambitions (voir Distributique 9 juillet 2008). Autre incertitude : Arès a quasiment vendu tous ses « bijoux de famille » et a même été contraint de revendre son parc automobile et une partie de ses actifs immobiliers, pour un peu plus de 3 millions d'euros. Aujourd'hui, le projet de survie d'Ares semble être de devenir une bien modeste SSII.
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Ares placé en observation pour 6 mois


Le Pdg d'Ares, Michel Berjamin, a été obligé légalement de déposer une déclaration de cessation de paiement, vendredi 18 juillet, devant le Tribunal de commerce d'Evry. Ce dernier a décidé de placer la société en redressement judiciaire et de la mettre en observation pour une durée de six mois. La direction reste en place mais sous contrôle. Deux administrateurs judiciaires, Maîtres Avezou et Valliot sont désignés, un mandataire judiciaire représente les créanciers. Un plan de continuation est engagé pour la partie services (1 300 salariés et 100 millions d'euros de CA), la seule qui reste.

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