Alibaba Cloud revoit ses ambitions à la baisse aux Etats-Unis

Daniel Zhang, CEO d'Alibaba Cloud ne manquait jusqu'alors pas d'ambition pour développer l'activité de sa société aux Etats-Unis. (crédit : D.R.)

Daniel Zhang, CEO d'Alibaba Cloud ne manquait jusqu'alors pas d'ambition pour développer l'activité de sa société aux Etats-Unis. (crédit : D.R.)

Cela fait quelques mois qu'Alibaba Cloud s'est mis en tête - avec des moyens et des ambitions - de se faire une place de choix sur le marché du cloud. Calquant son business model sur celui du géant e-commerce Amazon en revendant ses propres services informatiques aux entreprises, le fournisseur chinois propose désormais une offre suffisamment sérieuse (compute, stockage, analytique...) pour commencer à challenger la concurrence (AWS, Google Cloud, Microsoft Azure...). Cela semble déjà le cas puisque d'après les chiffres du cabinet Synergy Research de juin, Alibaba Cloud a supplanté IBM et pris la 4e place des fournisseur de cloud public aux Etats-Unis, avec des ventes qui ont bondi de 93% au 1er trimestre à 710 millions de dollars.

L'un des points de passage obligé d'Alibaba Cloud pour développer son activité à l'international passe par les Etats-Unis que la société a investi en 2015. L'an dernier, le CEO d'Alibaba Daniel Zhang, avait fait état de ses ambitions pour l'activité cloud du groupe - tout comme Simon Hu le président d'Alibaba Cloud - et indiqué qu'une présence sur le sol américain (Californie et Virginie) était une bonne occasion « de se rapprocher de ses clients ».

Des relations entre les États-Unis et la Chine qui se tendent

Alors que l'activité cloud pèse encore peu dans les revenus d'Alibaba (6%) et que ses capacités seraient apparemment surdimensionnées par rapport à la demande, ses objectifs de développement étaient pourtant jusqu'alors bien réels dans un marché global des services cloud public américain estimé à 97 milliards de dollars par IDC, en hausse annuelle de 60%. Cependant des grains de sable sont venus enrayer la belle dynamique allant, d'après The Informer,  jusqu'à contraindre Alibaba Cloud de stopper son expansion aux Etats-Unis.

Plusieurs explications permettent de comprendre ce scénario, avec tout d'abord une montée en puissance des tensions entre les Etats-Unis et la Chine au printemps dernier et la volonté du gouvernement US d'exclure les fournisseurs chinois Huawei et ZTE de leurs équipements en raison d'une possible atteinte à la sécurité nationale du pays. Ne souhaitant vraisemblablement pas voir l'histoire se répéter, Alibaba Cloud pourrait donc jouer la carte de la prudence en freinant ses investissements dans le pays au cas où il serait aussi à son tour dans le viseur de Donald Trump. Mais pas seulement.

Le poids du lobbying d'AWS à Washington trop fort ?

« Le changement chez Alibaba Cloud survient à un moment où les relations entre la Chine et les États-Unis sont tendues. Les tensions croissantes entre Pékin et Washington sur la politique commerciale ont rendu les entreprises chinoises plus prudentes à l'égard des investissements américains, en particulier dans des domaines comme la technologie, qui font l'objet d'un examen supplémentaire », explique à The Informer une source proche du dossier. « Les dirigeants d'Alibaba ont estimé que s'ils poussaient trop fort pour gagner des parts de marché aux États-Unis, ils risquaient d'être manipulés à Washington en faisant du lobbying auprès de leurs rivaux américains. AWS a une forte présence de lobbying à Washington et les dirigeants d'Alibaba ont pensé qu'ils n'étaient pas en position pour mener cette bataille ». Autre difficulté à prendre en compte pour Alibaba : la difficulté à recruter des talents dans la Silicon Valley « en raison du versement d'un bonus partagé entre les employés et non par défaut d'une compensation salariale par commission », indique cette même source.

Depuis l'élection de Donal Trump, Jack Ma le co-fondateur et président exécutif du conseil d'administration d'Alibaba, avait tout fait pour construire une relation durable avec le président des Etats-Unis. La versatilité dont fait preuve le locataire de la Maison Blanche pourrait bien faire de lui sa nouvelle victime... 



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