Le groupe ACTI passe dans le giron du libanais USC

La société de services informatique libanaise USC a racheté la holding luxembourgeoise EDL Partners, propriétaire de ses homologues français Pro 'Active et Groupe ACTI, en avril dernier. Jusqu'en décembre 2010, ces deux entreprises étaient encore dans le giron de la holding française Damilo Consulting, propriété de Michel Teman tout comme EDL Partners. Si les raisons de cette nouvelle session nous sont inconnues, ils semblent néanmoins qu'elles ne s'expliquent pas par une mauvaise santé financière d'ACTI, la pépite de l'opération. « Il s'agit d'une entreprise qui réalise environ 30 M€ de chiffre d'affaires par an et qui ne publie pas de perte », assure en effet Christian Barsha, le PDG d'USC et nouveau dirigeant d'ACTI.

Restructurer sans licencier

Il n'en reste pas moins que l'acquéreur a décidé de restructurer la société de services. Objectif de l'opération : concentrer ACTI sur son activité de services liés à l'infrastructure, les réseaux et les systèmes tout en mettant moins l'accent sur sa branche développement d'applications qui n'est pas pour autant abandonnée. Jusqu'ici, ces deux métiers représentent chacun la moitié des revenus d'ACTI. « Le savoir-faire historique d'USC se concentre sur l'infrastructure. De fait, il nous semble toute à fait logique de développer d'avantage l'activité d'ACTI dans ce domaine. Il faut en outre savoir que pour 1000 sociétés qui sont actives dans le développement, il n'en existe que 300 sur les métiers de l'infrastructure et des systèmes en France. La concurrence est donc moins féroce», explique Christian Barsha. A en croire ce dernier, les 250 à 275 salariés d'ACTI ne vont pas souffrir de cette nouvelle orientation stratégique. Aucun licenciement n'est en effet prévu (hormis le départ de deux volontaires au niveau du service administratif) et un plan de recrutement par lot de 10 personnes va être initié en novembre.

Le petit qui avale le gros

Pour USC, le rachat d'ACTI revient à avaler un gros morceau. Face aux 30 M€ de chiffre d'affaires de la société française, son homologue libanaise n'affiche qu'environ 4 M€ de revenus. Cette entreprise présente sur les marchés du Moyen-Orient est donc près de 8 fois plus petite que celle qu'elle vient d'acquérir. Christian Barsha, le PDG d'USC, a toutefois pour atout de bien connaître le marché français, de part son parcours professionnel. En outre, ACTI et USC avaient développé des liens depuis les années 2000 en se prêtant mutuellement des collaborateurs en fonction de leurs besoins en compétences. Lorsque Michel Teman, le propriétaire de la holdind EDL Partners a cherché à vendre, Christian Barsha était donc en bonne position pour saisir l'opportunité d''implanter USC sur le marché français. L'opération va permettre à son groupe de travailler sur des projets clients beaucoup plus importants, et donc beaucoup plus rémunérateurs, que ceux sur lesquels il travaillait jusqu'ici dans les pays du Moyen-Orient.