Risc Group et son ancienne direction condamnés pour leur communication financière

L'AMF a infligé plusieurs milliers d'euros d'amende à l'ex-fournisseur de services informatiques externalisés et à deux de ses anciens dirigeants. Risc Group est sanctionné pour avoir communiqué très tardivement sur la dégradation de ses comptes. Les deux hommes se voient reprocher la diffusion d'informations inexactes et imprécises sur la situation de l'entreprise.

On ne badine pas avec la communication financière d'une entreprise cotée. Le 19 mai dernier, L'AMF (Autorité des marchés financiers) l'a rappelé à Risc Group et ses deux anciens dirigeants, Gérard Guillot et Bernard Calvignac, en les condamnant respectivement à 50 000, 10 000 et 5 000 € d'amende. Le gendarme français de la bourse reproche à l'ex-fournisseur de services informatiques externalisés d'avoir mis des semaines à alerter le public qu'il n'atteindrait pas ses objectifs pour le compte de son exercice 2008/2009. Quant aux deux hommes, ils ont été sanctionnés pour avoir diffusé des informations inexactes et imprécises sur la situation de Risc Group.

5 semaines (de trop) pour annoncer une dégradation des comptes...

Tout commence entre septembre et octobre 2008, mois durant lesquels la société diffuse deux communiqués de presse où elle annonce un objectif de chiffre d'affaires de 106 à 108 M€ et une marge opérationnelle de 9 à 11% pour l'exercice annuel qu'elle a entamé en juillet. Las, les choses ne se sont pas déroulées comme prévues avec une dégradation des comptes de l'entreprise constatée dès la fin octobre et confirmée en novembre. Or, montre l'enquête de l'AMF, le retournement de tendance ne pouvait plus être ignoré de l'entreprise au plus tard à compter de la mi-janvier 2009. Mais plutôt que de rendre publiques les informations dont elle disposait, la société a continué de diffuser des communiquées dans lesquels elle laissait entendre que ses objectifs restaient inchangés. Elle ne divulguera finalement les données reflétant sa véritable situation financière que le 19 février 2009, soit 5 semaines minimum après en avoir elle-même pris connaissance. Ce faisant, Risc Group a contrevenu à la législation en vigueur qui veut que tout changement significatif soit divulgué selon les mêmes modalités que celles utilisées lors de sa diffusion initiale.

La sanction pécuniaire à laquelle Gérard Guillot a été condamné est en rapport direct avec ces informations que l'entreprise a trop traîné à donner. Il a, selon la décision de l'AMF, communiqué des informations inexactes et imprécises sur la situation financière que traversait l'entreprise à l'époque. Alors président de Risc Group, Gérard Guillot a en effet déclaré dans une interview publiée le 8 janvier 2009 que Risc Group disposait de 18 M€ de trésorerie et n'avait pas de dette. Or, le rapport financier du deux janvier 2009 communiqué en interne faisait ressortir une trésorerie nette de 6,78 M€ et une dette de 7,5 M€.

Les propos d'une réunion d'actionnaires mal repris sur le web

Vient enfin le cas de Bernard Calvignac. Sa faute ? « Avoir manqué à l'obligation d'abstention de diffuser des informations inexactes ou trompeuses [...] à la connaissance du public sur le blog « Bourse pour tous », le 11 novembre 2010, relatif à la société Risc Group », dont il était alors le directeur général. Celui-ci y avait notamment écrit que « La valeur de RISC est trop élevée quand on constate les océans de pertes dont nous avons hérité ! » ; « vraisemblablement sa capitalisation [va] baisser (...) et donc une baisse potentielle du titre (...) par 2 ! » Pour sa défense consistant à montrer que l'information donnée était exacte, Bernard Calvignac évoque le fait qu'il se référait à une réunion d'actionnaires du 28 septembre 2010 dont il aurait repris les conclusions sur le blog. Or, selon l'AMF, le compte rendu de ladite réunion indique seulement que le titre est stable, qu'il abandonne son statut de valeur spéculative pour celui de valeur de rendement, et qu'une baisse de chiffre d'affaires est à attendre pour les neuf mois à venir. En revanche, aucune référence n'y est faite à une dégradation de la valeur du titre et à un désinvestissement des actionnaires.

Par F.A.

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