Brother devrait se lancer dans le jet d’encre grand public

(02/09/04) - C'est désormais un secret de polichinelle : Brother s'apprête à annoncer son entrée sur le marché très fermé du jet d'encre grand public. Si le constructeur ne dément pas, il refuse pour l'instant de livrer plus de détails, l'information étant officiellement sous embargo jusqu'à la mi-octobre. Brother compte probablement s'imposer rapidement comme une alternative crédible face aux quatre ténors du secteur que sont HP, Epson, Canon et Lexmark. Comme il l'a fait sur le marché du laser, le constructeur devrait positionner ses consommables à des prix agressifs et utiliser le faible coût d'exploitation de ses machines comme principal argument commercial. Bien que risquée, on se souvient du fiasco retentissant de Xerox sur ce marché, cette stratégie de conquête du segment grand public n'est pas vouée à l'échec. D'abord parce que le fabricant japonais a déjà acquis une légitimité dans ce domaine en conquérant des positions enviables sur les marchés de la télécopie et de l'impression laser. Sur ce dernier segment, la société d'études Infosources le crédite ainsi de la place de numéro deux européen, derrière HP, avec 14,1 % de parts au premier semestre 2004. Ensuite, contrairement à Xerox, Brother est propriétaire de sa technologie jet d'encre. Une technologie qui équipe déjà sept modèles de sa gamme de multifonctions professionnels et qui arrive aujourd'hui à maturité après plus de trois ans de développement. Enfin, l'explosion de la photo numérique devrait incontestablement profiter au secteur de l'impression jet d'encre. Une opportunité que Brother ne compte pas laisser passer. Pour autant, les obstacles que devra surmonter le constructeur nippon sont à la hauteur des bénéfices qu'il pourrait engranger s'il réussissait à s'imposer. Brother devra notamment investir dans des sites de production, se trouver des débouchés, constituer un réseau de distribution approprié, embaucher... Des investissements qui, au total, se chiffrent en milliards de dollars. Certes, avec ses 17 000 salariés, Brother n'est pas un nain, loin s'en faut. Aura-t-il cependant les moyens de ses ambitions ?