Massification des achats de l'Etat : le FEB ne lâche rien pour défendre les PME

"Il faut 40 K€ pour remettre un chômeur au travail. Si l'on supprime des dizaines de milliers d'emplois, où est l'économie ?"

D'autant que le SAE fait courir des risques sur un pan bien plus large de l'économie. En effet, la centralisation des achats courants de l'Etat concerne neuf catégories de biens et services allant des matériels et services de télécommunication aux véhicules non spécialisés en passant par les énergies et les fluides. Et comme l'indique le décret, cette liste peut être modifiée ou complétée par le ministre du budget. « Quand l'Etat dit vouloir économiser un milliards d'euros sur l'ensemble de ses achats courants, tous type de produits confondus, sur trois ans, tout le monde est preneur. Mais d'un autre côté, si l'on considère qu'il en coûte à la collectivité quarante mille euros pour remettre un chômeur dans le circuit de l'emploi, on se dit qu'il est indispensable de revoir la copie », tempête Gaby Ronda, chargé, avec d'autres au sein de la FEB, d'évaluer les conséquences de la politique de massification des achats de l'Etat.

Au delà du soutien des salariés, la FEB s'est également mise en quête de soutiens politique, avec un certains succès. Avant les élections régionales, plusieurs centaines de courriers ont été adressés à des députés, des sénateurs et des têtes de listes. Le syndicat patronal a obtenu en retour 57 réponses de députés et de sénateurs qui se sont engagés à poser des question écrites au gouvernement sur la massification des achats de l'Etat. La recherche de relais politiques de la FEB ne va d'ailleurs pas s'arrêter là. « Prochainement, nous allons écrire à tous les présidents de région pour leur demander de s'engager sur une politique d'achat régionale », indique André Vidal, le président de la FEB. La fédération craint en effet qu'après les administrations centrales, et les établissements publics qui le souhaitent, l'Etat donne accès au service de l'UGAP, qui centralise les appels d'offres nationaux pour le compte du SAE, aux collectivités locales.

Qu'ils soit députés, sénateurs ou conseillers régionaux, les élus devraient être d'autant plus sensibles aux récriminations de la FEB que l'organisation cherche également à organiser la résistance avec les entreprises des nombreux autres secteurs concernés par le SAE. Elle compte pour cela sur l'intermédiaire de la  CGPME (Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises) pour organiser des réunions accueillant les responsables de syndicats patronaux d'autres branches. « Il faut faire bouger les choses pour susciter une prise de conscience politique qui n'existe pas encore aux plus hauts niveaux de l'Etat », conclut André Vidal.

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