Nokia poursuit ses licenciements en France

Les sites de Nokia France à Nozay et à Massy (ci-dessus) dans l’Essonne sont principalement concernés par les départs de centaines de personnes sur la base du volontariat. (Crédit : N.Mahé/Nokia)

Les sites de Nokia France à Nozay et à Massy (ci-dessus) dans l’Essonne sont principalement concernés par les départs de centaines de personnes sur la base du volontariat. (Crédit : N.Mahé/Nokia)

A l'occasion d'un comité central d'entreprise, la filiale française de l'équipementier Nokia a annoncé la réduction de 427 postes principalement en région parisienne dans le cadre d'une rupture conventionnelle collective. Un plan de transformation vient d'être présenté en parallèle par l'entreprise qui souhaite se concentrer sur l'IA.

C'est confirmé, Nokia va encore une fois tailler dans sa masse salariale en France. Le projet présenté par la direction de la filiale française de l'équipementier télécoms finlandais aux membres du Comité social économique central (CSE-C) prévoit la suppression de 427 postes supplémentaires dans l'Hexagone. Cela représente un cinquième des effectifs de l'entité française qui compte 2 300 employés. « Ce plan rendra la forme d'une rupture conventionnelle collective (RCC) qui repose uniquement sur la mise en oeuvre de départs volontaires », nous a confié Olivier Marcé, délégué syndical central CFE-CGC chez Nokia France. Selon lui, les sites de Nozay et de Massy (Ile-de-France) seront les plus touchés à tous les niveaux de postes, fonctions de support, et équipes de recherche et développement. Au sein du pôle de Lannion (Bretagne) 84 emplois seront supprimés.

Des négociations sur les mesures sociales d'accompagnement ont parallèlement démarré avec les organisations syndicales représentatives. « La direction pressée de boucler ce plan prévoit de terminer les négociations le 19 décembre 2025 afin de programmer les premiers départs dès janvier 2026 et de clôturer le projet en juillet 2026 », nous a précisé le représentant syndical. Il s 'agit du 7eme plan de suppressions de postes déployé par Nokia France depuis l'acquisition d'Alcatel Lucent en 2016. Le plus récent, datant de mars 2024, s'était soldé par 357 départs également concentrés en région parisienne. Contactée, la direction de Nokia France n'a pas été en mesure de répondre à nos questions.

Un modèle structuré en deux entités  L'annonce de ses ruptures conventionnelles semble liée au virage effectué par l'entreprise dans l'IA. Un plan de transformation qui vise à tirer parti de ses activités liées à l'intelligence artificielle a été dévoilé ce mercredi. Pour mettre en oeuvre sa nouvelle orientation stratégique, la société a décidé de simplifier son modèle opérationnel en deux segments d'activité principaux : les infrastructures réseau d'une part et les infrastructures mobiles de l'autre. Dans ce cadre, le pôle IA - présenté comme un moteur de croissance- sera intégré à la division « network infrastructure » qui réunira les offres cloud, les solutions de datacenter et les réseaux optiques, IP et fixes.

De son côté, l'entité « mobile network » représentant l'activité historique d'équipementier mobile sera axée sur les réseaux cellulaires et les opérations télécoms traditionnelles pour permettre au groupe d'accélérer dans les réseaux natifs IA et la 6G. En parallèle, une division consacrée aux activités de défense servira de centre névralgique pour la commercialisation et la R&D du portefeuille de solutions de défense de Nokia.

Des investissements dans NestAI Dans la foulée, le groupe a annoncé la conclusion d'un partenariat avec NestAI, dans le but de stimuler l'innovation dans les solutions de défense et d'infrastructures critiques pilotées par l'intelligence artificielle. Aux côtés de la société publique finlandaise d'investissement Tesi (Finnish Industry Investment), Nokia a investi 100 M€ dans NestAI. Ces changements visent à renforcer la capacité du groupe à créer de la valeur pour ses actionnaires. L'entreprise dirigée depuis avril dernier par Justin Hotard vise désormais une croissance de son bénéfice d'exploitation annuel compris entre 2,7 et 3,2 Md€ d'ici 2028.

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