Que peut faire Microsoft pour contrer Google ?

Reconnaissons à Microsoft le mérite d'avoir été plus clairvoyant que la moyenne : dès février 2003, un ingénieur maison, Chris Payne, a attiré l'attention de Gates sur l'efficacité du modèle économique de Google avec ses AdWords (mots-clés publicitaires vendus aux enchères). Le fondateur a alors reconnu qu'il fallait repenser le moteur de recherche MSN en s'inspirant de Google. Comme souvent dans son parcours, Gates a alors fait preuve d'une belle humilité. Le milliardaire du logiciel a toutefois commis une erreur de taille : lorsque Payne a tenté de le convaincre qu'il fallait que Microsoft rachète la société Overture, créatrice du système d'enchères publicitaires dont Google s'était inspiré pour ses AdWords, Bill Gates ne l'a pas écouté et c'est Yahoo qui a finalement racheté Overture. Le talon d'Achille de Google se trouvait pourtant là... Pour leur part, John Doerr et Michael Moritz, les deux principaux investisseurs de Google, ont, eux, pris toute la mesure de l'enjeu. Quelques jours avant l'entrée en Bourse de cette société, une somme estimée à plus de 260 millions de dollars a été versée à Yahoo afin qu'Overture annule toute menace de procès en contrefaçon au sujet des AdWords. La ponction paraissait énorme pour Google, dont le chiffre d'affaires annuel était alors de 1,5 milliard de dollars. Il fallait pourtant en passer par là. Tout devait être fait pour préserver à long terme l'incroyable rentabilité des AdWords. Dès la triomphale entrée en Bourse d'août 2004, les observateurs ont compris que Google n'était pas que le leader des moteurs de recherche. C'était avant tout la société qui avait réussi mieux que toute autre à drainer vers elle les revenus publicitaires d'Internet. Google déclenche les hostilités Une fois que la Bourse a assis Google au niveau financier, il est apparu à ses fondateurs, Larry Page et Sergey Brin, qu'il n'y avait pas d'autre issue pour eux que de saper l'édifice Microsoft par tous les moyens. Pour une raison simple : ce même Microsoft, par tradition, ne reculerait devant rien pour éliminer Google ! Les provocations ont donc démarré immédiatement et le nouveau venu est sorti vainqueur de la plupart des escarmouches. Dès novembre 2004, Google ouvre un bureau de recrutement à proximité du siège de Microsoft afin d'en débaucher des cadres supérieurs. En février 2005, Mark Lucovsky, l'un des architectes de Windows annonce son départ à Steve Ballmer, Pdg de Microsoft. La réaction de ce dernier traduit déjà une exaspération sans nom : à en croire Lucovsky, il aurait jeté une chaise contre un mur tout en tonnant « dis-moi que ce n'est pas pour Google ! » Un mois plus tard, Kai-Fu Lee, expert en intelligence artificielle, quitte à son tour Microsoft afin d'ouvrir la filiale chinoise de Google. Gates aura beau avertir qu'il le poursuivra en justice, Kai-Fu Lee ouvrira bel et bien Google Chine en avril 2006.

s'abonner
aux newsletters

suivez-nous

Publicité

Derniers Dossiers

Les meilleures alternatives à VMware

Les meilleures alternatives à VMware

Beaucoup d'informations et d'annonces sont venues perturber les DSI, les opérateurs IT et les partenaires de VMware depuis son rachat par Broadcom. Pour certains d'entre eux,...

2024, l'année de Windows 11

2024, l'année de Windows 11

Si le parc de PC dans les entreprises françaises fonctionne encore majoritairement sous Windows 10, Microsoft a toutefois fixé la fin de son support le 14 octobre 2025....

Publicité