Que peut faire Microsoft pour contrer Google ?

La seconde offensive se fera sur le terrain du logiciel. En offrant le traitement de texte Writely et le tableur Spreadsheet, deux outils accessibles en ligne, Google pourrait à terme nuire à la grosse vache à lait que représente Office (un bon tiers du chiffre d'affaires). Google a commencé par offrir ces logiciels gratuitement aux particuliers et a depuis peu décidé de les faire payer aux entreprises, à un tarif alléchant : 50 dollars par utilisateur et par an. C'est sur le terrain des acquisitions que Google a le plus semblé narguer Microsoft. Les deux sociétés se sont retrouvées en concurrence sur au moins deux rachats majeurs. Or, en octobre 2006, c'est Google qui a absorbé Youtube, le numéro un de la vidéo communautaire sur Internet, déboursant 1,65 milliard de dollars. Plus récemment, il procédait à une opération similaire avec DoubleClick, géant de la publicité ciblée, pour la somme de 3,1 milliards de dollars, alors que Microsoft ne désirait en débourser que 2... La société fondée par Gates en 1975 aurait-elle trouvé en Google son Terminator ? Ce qui est sûr, c'est que Google est pour lui un facteur d'inquiétude. Le marché hyperjuteux de la publicité en ligne semble en train d'échapper à la firme de Gates et l'on a récemment prêté à Microsoft l'intention de fusionner avec Yahoo en vue d'une contre-attaque plus efficace dans le domaine, ce que les intéressés n'ont pas cherché à démentir. Par ailleurs, si le chiffre d'affaires trimestriel de Microsoft (14,4 milliards de dollars) surpasse encore largement celui que Google affiche sur une année entière (10,6 milliards de dollars), le taux de croissance de ce dernier est plus intense. Et si la tendance devait se poursuivre, l'édition de Larry Page et Sergey Brin pourrait rattraper Microsoft en moins de dix ans. Microsoft garde la forme En réalité, si l'on observe la situation globale de Microsoft, nous découvrons que l'édition se porte encore et toujours à merveille et qu'elle dispose d'énormément de ressources (voir encadré page ci-contre). Par ailleurs, les sources de revenus de Microsoft se sont diversifiées et la société couvre un champ d'activités largement plus important que celui de Google, avec certaines positions clés pour le futur. Ainsi, sur le premier trimestre 2007, 20 % de son chiffre d'affaires est venu des serveurs et outils avancés. D'ailleurs, en France, sur les 150 nouvelles recrues annuelles figurent nombre de consultants ou chefs de projets ayant pour vocation d'accompagner de grands clients sur des projets tournant autour des technologies maison. À l'autre bout du spectre, la division Divertissement, qui commercialise la console Xbox 360, réalise plus d'un dixième des revenus de la firme et ancre Microsoft sur le secteur en expansion des jeux vidéo. Par ailleurs, avec la messagerie instantanée MSN/Live Messenger, secteur qu'il domine sans partage, Microsoft a réussi à capter la population jeune, un marché promotionnel majeur. Si Microsoft est donc loin d'avoir dit son dernier mot, il lui reste à rattraper son retard sur le marché de la publicité sur Internet. Pour ce faire, les fusions avec des sociétés comme Yahoo ou AOL apparaissent cruciales. La firme de Bill Gates dispose d'une trésorerie estimée à 34 milliards de dollars l'an passé. Elle devra sans doute apprendre à se montrer plus généreuse face à un Google prêt à tout pour remporter la mise.

Microsoft a toujours des ressources considérables

Les bastions traditionnels de Microsoft sont loin d'être entamés. Au cours du premier trimestre de cette année, les ventes de Vista et d'Office 2007 ont engendré une hausse record du bénéfice de la firme de Bill Gates (+ 66 %). Fabrice Milhoud, responsable Stratégie chez Microsoft France, minimise la menace que représenteraient les offres bureautiques de Google : « Ce sont des produits de base sans fonction avancée. Ils fonctionnent uniquement en ligne et donc si vous n'avez pas de connexion, comme dans une salle de réunion non équipée en WiFi, vous ne pouvez pas travailler. Par ailleurs, avec les applications Google, vos données sont hébergées sur leurs serveurs. Or bien des entreprises peuvent rechigner à l'idée d'avoir leurs informations à l'extérieur. »

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