II - L'Union européenne remet le projet Galileo sur orbite

Les industriels du consortium chargés de déployer le programme européen de navigation Galileo ne s'étant pas mis d'accord, le projet est aujourd'hui repris en main par les vingt-sept États membres de l'UE.

L'Union européenne a finalement tranché. Le financement de Galileo, le projet européen de navigation par satellites, sera totalement public. Le Conseil des ministres européen, qui a réuni les 27 ministres des transports le 7 juin, a donc choisi d'abandonner le consortium de départ (voir encadré), composé de huit industriels qui devaient financer et gérer le déploiement dudit projet. Il est vrai que ces derniers ne sont pas parvenus à s'entendre depuis le lancement du projet, ni sur l'organisation, ni sur le calendrier, ni sur les termes du contrat proprement dit. Du coup, Galileo a au moins un an de retard par rapport à son calendrier initial. Le commissaire européen aux transports, Jacques Barrot, s'en est d'ailleurs inquiété, adressant en mars dernier un « ultimatum » aux huit industriels engagés dans le programme. « Je considère que le retard accumulé et l'absence de signes de progression dans les négociations pour le contrat de concession constituent un risque de ne pas voir le projet aboutir dans les temps », a-t-il lâché. Le projet devait à l'origine entrer en exploitation en 2008, avant que les derniers satellites ne soient lancés, en 2009. Dans ce cadre, le contrat de concession pour la fabrication et l'exploitation de Galileo devait être signé dans le courant de 2007. Alors, que s'est-il passé ? Pour commencer, les industriels concernés n'ont pas été capables d'élire en leur sein l'interlocuteur unique qui devait représenter Galileo, en particulier devant la Commission européenne. Toutefois, face aux coups de semonce de l'institution, ils s'étaient récemment mis d'accord sur une direction par intérim pour six mois. À la tête du consortium, baptisé Euro GNSS et établi à Toulouse, Jean-François Bou (de Thalès), que nous avons contacté, se refuse pour l'instant à tout commentaire. Le financement constitue un autre obstacle à l'avancée de Galileo. Sur ce point également des désaccords perduraient. Les industriels du consortium souhaitaient en effet investir le moins possible dans un projet dont ils ne connaissaient pas bien les perspectives. Ils poussaient donc l'Agence spatiale européenne à prendre le contrôle de Galileo en termes opérationnels mais aussi financièrement. C'est donc chose faite aujourd'hui et l'Union européenne étant à la tête du projet, ce dernier devrait aboutir en 2012, à en croire Jacques Barrot. Il en coûtera cependant aux États membres de l'Union quelque 2,4 milliards d'euros supplémentaires au milliard d'euros déjà consacrés au projet. Les modalités précises du financement devraient être discutées à la rentrée.

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