Les résultats annuels de l'exercice 2010 de France Telecom ne sont ni mauvais, ni exceptionnels, mais reflètent une transition en douceur vers une nouvelle stratégie incarnée par Stéphane Richard. Ce dernier vient d'ailleurs d'être nommé officiellement PDG du groupe.
Après une année 2010 chaotique sur le plan social et organisationnel, la présentation des résultats annuels de France Telecom se rappelait aux bonnes vieilles réalités économiques. L'opérateur a dégagé un chiffre d'affaires de 45,5 milliards d'euros en légère progression de 1,5%. Le bénéfice net a fortement progressé de 61% à 4,88 milliards d'euros en raison de la cession des activités au Royaume-Uni. L'EBITDA ressort à 15,6 milliards d'euros, après le provisionnement pour litiges, le plan à destination des seniors, ainsi que le programme de restructuration. Le nombre d'abonnés au niveau monde est en croissance de 6% à 209,6 millions, ce qui fait dire à Gervais Pellissier, directeur financier du groupe, « nous sommes en bonne voie pour atteindre notre objectif de 300 millions d'abonnés en 2015 ». En France, le marché de l'ADSL a été dynamique avec un taux de conquête de 36% pour le 4ème trimestre 2010, soit un total de nouveaux abonnés sur l'ensemble de l'année de 274 000. Sur la partie téléphonie mobile, le nombre de clients en France s'élève à 26,9 millions au 31 décembre 2010, en progression de 2,3% (+595 000 clients supplémentaires).
Concurrence et un changement managérial contesté
L'opérateur a donné des prévisions prudentes sur 2011, tablant sur un chiffre d'affaires en légère progression par rapport à 2011. Il indique surtout vouloir préserver sa part de marché et contenir l'érosion de sa marge EBITDA. Gervais Pellissier a rappelé que « l'arrivée d'un quatrième opérateur mobile sur le marché pèsera sur les prix ». La prudence est donc de mise pour l'opérateur.
Un jour avant l'annonce des résultats, l'opérateur avait officialisé la nomination de Stéphane Richard, comme PDG de France Telecom à partir du 1er mars prochain en remplacement de Didier Lombard. Ce dernier devient conseiller spécial auprès du nouveau président. Un statut que les syndicats dénoncent. Pour certains, il est temps de couper les ponts avec le responsable des troubles sociaux qui ont touché l'entreprise. Pour d'autres, cette manoeuvre cache un intérêt financier pour que Didier Lombard touche ses stock-options. Stéphane Richard a défendu son prédécesseur en estimant qu' « il avait renoncé à tout parachute, à toute rémunération différée, l'année dernière » et d'ajouter « il n'a aucun régime particulier car le règlement d'options prévoit qu'il peut en conserver le bénéfice pendant qu'il sera à la retraite ». L'ère post-Lombard attendra encore un petit peu avant d'être définitivement soldée. L'année 2010 a été une année de transition. Il faudra attendre 2011 pour connaître des premiers effets du plan Conquêtes 2015.
France Telecom : des réultats 2010 ni mauvais, ni exceptionnels
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