SAP augmente son CA au T4 grâce au programme RISE

Christian Klein, CEO de SAP : « La nature intégrée de notre ERP modulaire dans le cloud fait que, pour chaque dollar dépensé pour l'ERP de base, nous avons une opportunité de vente additionnelle de 3 dollars pour notre plateforme et des solutions supplémentaires. » Crédit photo : SAP

Christian Klein, CEO de SAP : « La nature intégrée de notre ERP modulaire dans le cloud fait que, pour chaque dollar dépensé pour l'ERP de base, nous avons une opportunité de vente additionnelle de 3 dollars pour notre plateforme et des solutions supplémentaires. » Crédit photo : SAP

Des renouvellements et une transition marquée vers des revenus basés sur le cloud grâce au programme RISE redonnent confiance au géant du logiciel qui s'est fixé un objectif de revenu annuel de 22 milliards d'euros dans le cloud d'ici à 2025.

Artificiellement dopés par la restriction des déplacements des salariés et le besoin de solutions de travail à domicile dans le contexte de la pandémie, les budgets informatiques se retrouvent sous pression alors que le monde s'ouvre à nouveau. Un changement que SAP, qui possède également le service de gestion des frais en ligne Concur, constate ce dans les chiffres. « Nous avons fait des économies évidentes en déplacements, installations, parc automobile et autres domaines, dont la demande a été faible, surtout dans la première partie de la pandémie », a déclaré Luka Mucic, directeur financier de SAP, lors d'une conférence téléphonique sur les résultats financiers de l'entreprise pour le quatrième trimestre de 2021. « Mais ce n'est plus le cas dans le second semestre de l'année, où nous sommes déjà revenus à des habitudes de dépenses beaucoup plus normalisées », a-t-il ajouté.

Malgré cette évolution, le fournisseur se dit optimiste quant à la demande en logiciels d'entreprise et en services connexes SAP, avec des revenus cloud en hausse de 17 % en glissement annuel qui ont culminé à environ 9,4 milliards d'euros (10,7 milliards de dollars) en 2021, dépassant légèrement la baisse des revenus traditionnellement générés par les licences et le support de produits hérités. À titre de comparaison, dans ses derniers résultats trimestriels, le rival Oracle, spécialisé dans les logiciels d'entreprise, a annoncé un chiffre d'affaires cloud (IaaS et SaaS) d'environ 2,7 milliards de dollars pour le trimestre clos le 30 novembre, soit une hausse de 22 % en glissement annuel et un chiffre d'affaires annualisé proche de 11 milliards de dollars.

SAP voudrait abandonner plus rapidement les produits hérités pour doubler, voire plus, son chiffre d'affaires dans le cloud d'ici à 2025. Selon son CEO Christian Klein, le nombre de DSI ayant renouvelé leurs contrats avec SAP a augmenté depuis l'introduction, il y a un an, de l'offre tout-en-un RISE basée sur le cloud, plus proches des clients. « Nous sommes beaucoup, beaucoup plus proches de nos clients, et nous avons déjà pu constater un impact très positif sur les renouvellements », a déclaré M. Klein au cours de cette même conférence téléphonique.

Motivation de la migration

Depuis que SAP a présenté sa suite ERP basée sur le cloud S/4HANA, en 2015, le fournisseur encourage ses clients à migrer depuis l'offre Business Suite 7, construite sur sa technologie ERP Central Component (ECC) plus ancienne et généralement exécutée sur site. Ces dernières années, l'entreprise a multiplié les actions pour inciter les DSI à franchir le pas : en février 2020, la réticence des clients à migrer vers le cloud a contraint le fournisseur à prolonger le support d'ECC jusqu'à la fin de l'année 2027, soit deux ans de plus, avec un surcoût de 2 % sur le prix annuel de la licence. L'année suivante, SAP a lancé RISE, offre que M. Klein a qualifié de « transformation de l'entreprise en tant que service », afin de permettre aux clients d'envisager plus facilement une migration vers le cloud. Si vous faites encore partie des 30 000 clients de SAP qui utilisent un ERP sur site, vous risquez fort d'être contactés par des représentants de RISE prochainement.

Néanmoins, beaucoup de clients SAP répondent à l'appel du cloud. À ce jour, 5000 d'entre eux y exploitent S/4HANA : si aux États-Unis et en Europe, le changement est surtout imputable aux grandes entreprises, en Asie, en Amérique latine et ailleurs, ce sont les petites et moyennes entreprises qui sont les premières à faire le pas, selon les dirigeants de SAP. Pour le fournisseur, la migration des clients vers le cloud n'est pas une fin en soi, mais une façon d'augmenter la part des « revenus plus prévisibles » de ses revenus. En effet, parce qu'ils proviennent de contrats récurrents basés sur des abonnements, ces revenus qui représentent aujourd'hui 75 % des revenus globaux de SAP, contre 72 % l'année précédente, ne dépendant pas de la vente massive d'une nouvelle licence logicielle. L'objectif du fournisseur est d'atteindre les 85 % d'ici à 2025. De plus, une fois que les clients ERP auront migré dans le cloud, les commerciaux recommenceront à les appeler pour leur vendre d'autres services. « La nature intégrée de notre ERP modulaire dans le cloud fait que, pour chaque dollar dépensé pour l'ERP de base, nous avons une opportunité de vente additionnelle de 3 dollars pour notre plateforme et des solutions supplémentaires », a déclaré M. Klein.

Financement de la chaîne d'approvisionnement

Les solutions comprendront bientôt le financement de la chaîne d'approvisionnement et des comptes clients par le spécialiste de la gestion des fonds de roulement Taulia, entreprise dans laquelle SAP a accepté d'acquérir une participation majoritaire. Le logiciel de Taulia rend le traitement et le paiement des factures plus efficaces. Il donne aussi accès à un service de paiement anticipé des factures moyennant une commission. « Nos clients pourront financer des milliards de transactions à des conditions avantageuses et améliorer leur trésorerie », a encore déclaré le CEO de SAP. Si l'acquisition s'avère payante, SAP ne sera pas la première grande entreprise à faire de l'argent avec de l'argent. Ford Motor gagne souvent plus en un trimestre grâce à son activité de financement Ford Credit, que par la vente d'automobiles qu'elle finance, et à son apogée, GE Capital représentait plus des deux tiers des bénéfices de la société mère General Electric.

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