Snowflake bombe le torse dans le domaine de l'IA

Benoit Dageville, co-fondateur et directeur des produits de Snowflake a inauguré l'évènement parisien regroupant 1 400 personnes au Cnit. (Crédit Photo : JC)

Benoit Dageville, co-fondateur et directeur des produits de Snowflake a inauguré l'évènement parisien regroupant 1 400 personnes au Cnit. (Crédit Photo : JC)

A l'occasion de son évènement parisien, Snowflake a rappelé ses efforts dans le domaine de l'IA avec comme credo la simplification pour créer des applications sans oublier la gouvernance et la sécurité des données.

« Nous sommes entrés dans l'ère de l'IA d'entreprise », glisse Benoit Dageville, co-fondateur et responsable des produits chez Snowflake pour inaugurer l'évènement annuel du fournisseur à Paris. Celui-ci rassemble 1 400 clients et partenaires autour des retours d'expérience et des ateliers techniques. Le dirigeant et Thomas Gourand, nommé en juillet dernier pour prendre les rênes de l'activité française ont balayé les actualités de la société dans le domaine de l'IA. La stratégie se décline en trois piliers : les données, l'IA et les applications autour de la plateforme AI Data Cloud.

Sur les data, « l'IA va révolutionner et transformer le travail de la donnée », assure Benoit Dageville. Reste que les défis sont nombreux pour les entreprises, poursuit-il en soulignant qu'« un des gros problème est la création de silos de données et créer de la complexité ». Pour résoudre ce problème, la question d'avoir un catalogue de données interopérables et contrôlables se pose. Dans ce cadre, « le format de table Apache Iceberg a gagné ce combat », assure le co-fondateur de Snowflake. Une pique lancée à son concurrent Databricks qui a racheté Tabular, fondé par les créateurs d'Iceberg. Il a taclé par ailleurs la disponibilité en open source du catalogue Unity de son concurrent, qui ne contient pas grand-chose d'exploitable, selon lui. Et de vanter le catalogue Polaris, présenté en juin dernier, qui a été placé sous les auspices de la Fondation Apache. « Nous apportons de la gouvernance et l'interopérabilité » insiste Benoit Dageville.

La montée en puissance de Cortex AI

Sur le pilier IA, Cécil Bove, directeur technique de Snowflake Europe du Sud a présenté les différentes évolutions de l'offre Cortex. La plateforme IA s'est enrichi de plusieurs fonctionnalités pour créer des applications IA. Il a mis en avant Analyst qui propose aux entreprises de construire des applications au-dessus de leurs données analytiques dans Snowflake. Par ailleurs, Search est une fonctionnalité qui utilise la technologie d'extraction et de classement de Neeva ainsi que sa capacité d'intégration Arctic (le LLM maison présenté en avril dernier) pour aider les utilisateurs à créer des applications à partir de documents et d'autres ensembles de données textuelles par le biais d'une recherche hybride, combinant une approche vectorielle et textuelle.

Cette fonction suscite « beaucoup d'intérêt pour le RAG, une technique simple pour créer un bot IA », estime Benoit Dageville. Il n'oublie pas de parler de la partie AI Studio, une solution low-code qui donne aux entreprises la capacité de rapidement créer, affiner et déployer des applications IA avec différents LLM comme Google, Meta, Mistral, Reka et Arctic.

Les cas d'usage IA se développent

Côté clients, l'appétence est forte pour l'IA reconnait Benoit Dageville, « nous avons déjà des clients en production sur Cortex AI et sur l'offre Document AI pour l'extraction de texte dans des données non structurées, mais aussi de l'audio dans les vidéos ». Plusieurs cas d'usages ont été présentés sur scène par le dirigeant. Ainsi, Accenture a élaboré pour un client un assistant à base d'IA pour analyser et extraire des données des études cliniques pour réduire le temps de recherche des informations pour les chercheurs. De son côté, EY s'est servi de la plateforme Cortex pour faire de l'analyse de sentiments pour la gestion des appels pour des sinistres d'un assureur.



Benoit Dageville a présenté plusieurs cas d'usage de l'IA. (Crédit Photo: JC)

Kaoutar Sghiouer, responsable de la data chez Sanofi, précise que « l'IA est un projet d'entreprise fixé en 2023 par le CEO Paul Hudson où tous les collaborateurs doivent s'emparer de l'IA ». Elle ajoute, « l'objectif est réduire la distance entre le traitement et le patient à travers la data et l'IA ». Sur la donnée, le groupe pharmaceutique s'appuie sur Snowflake sur l'ensemble des verticales : R&D, supply chain, manufacturing, fonctions corporate et commerce, « pour avoir des fondations data unifiées et sécurisées », explique la responsable. A partir de cette base, plusieurs cas d'usage d'IA sont testés par exemple auprès des délégués médicaux pour les aider à promouvoir un traitement à partir d'information sur le produit, sur le territoire où il est commercialisé. Autre cas dans le manufacturing avec l'inauguration récente d'une usine de production nommée Modulus «  qui est data et IA driven », précise Kaoutar Sghiouer. Elle est capable de produire jusqu'à 4 vaccins ou médicaments différents en parallèle et de s'adapter en quelques semaines, voire en quelques jours, à un nouveau produit. Et c'est bien là le challenge de l'IA pour la chef de la data, « réduire sensiblement le temps pour élaborer un traitement, le fabriquer et le commercialiser. Aujourd'hui, ce temps peut aller jusqu'à 15 ans ».

La gouvernance en fil rouge et les évolutions à venir

La gouvernance et la sécurité sont le fil de rouge des différents projets. Snowflake n'oublie pas cette brique en investissant avec le rachat de TruEra en mai 2024. La start-up est spécialisée dans le suivi et la gestion du cycle de vie des applications et services basés sur l'apprentissage automatique et les grands modèles de langage (LLM). La plateforme d'observabilité propose l'explicabilité, l'analyse de la qualité, et la gouvernance des modèles, les workflows d'exécution mais aussi les comparaisons et la sélection des modèles ainsi que la surveillance continue de signalement des incidents. Snowflake insiste aussi sur Horizon, «le service de gouvernance, qui permet le contrôle et la surveillance ». Le service comprend des capacités dédiées à la surveillance de la qualité des données, l'interface utilisateur de traçage des données, des politiques différenciées de confidentialité, une classification améliorée des données et d'autres autorisations et certifications supplémentaires.



Cécil Bove, directeur technique de Snowflake Europe du Sud montre les différentes briques pour la sécurité et la gouvernance des données. (Crédit Photo : JC)

Pour finir, nous avons interrogé Benoit Dageville lors d'une conférence de presse sur les évolutions à attendre. Sur la partie data, « des efforts vont être menés sur Polaris et Iceberg, mais aussi sur Unistore pour unifier les données transactionnelles et analytiques qui devrait arriver cette année », explique-t-il. Concernant l'IA, « l'objectif est de démocratiser l'usage et de rendre les choses de plus en plus simple. Nous allons travailler sur l'intégration des modèles multimodaux ». Enfin sur les applications, « la marketplace de Snowflake doit s'enrichir avec plus d'applications et de partenariats ».



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