Bertrand Meunier démissionne de la présidence d'Atos

Betrand Meunier, président du Conseil d'administration d'Atos, a démissionné ce week-end. (Crédit Photo : Atos)

Betrand Meunier, président du Conseil d'administration d'Atos, a démissionné ce week-end. (Crédit Photo : Atos)

Contesté en externe et en interne, Bertrand Meunier a démissionné de son poste de président du Conseil d'administration d'Atos. Il est remplacé par Jean-Pierre Mustier, arrivé au Conseil en mai dernier. La SSII annonce le report de la vente de Tech Fondations à Daniel Kretinsky au 2ème trimestre 2024, tout en laissant la porte ouverte à d'autres options.

La pression était trop forte pour Bertrand Meunier, confronté à une fronde des petits actionnaires, mais aussi à une méfiance en interne. Le président du Conseil d'administration d'Atos a démissionné de ses fonctions ce week-end, précise un communiqué de la SSII. Il est remplacé par Jean-Pierre Mustier, arrivé au Conseil en mai dernier. Par ailleurs, Laurent Collet-Billon est nommé vice-président non-exécutif.

Le retrait de Bertrand Meunier intervient dans un contexte de crise pour la SSII. Contesté sur le projet de scission, il réussit à sauver sa tête à l'Assemblée générale de juin 2023. Un fond activiste et des actionnaires minoritaires avaient proposé de le remplacer par Leo Apotheker, ancien patron de HP et SAP. Mais la grogne a pris une autre tournure cet été avec la présentation au début août d'un plan prévoyant le rachat des activités d'infogérance, Tech Foundation, par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky et une prise de participation minoritaire dans Eviden (regroupant les activités stratégiques cloud, HPC et cybersécurité). 

Contesté en externe et en interne

Ce plan n'a pas été du goût de petits actionnaires qui l'ont rapidement contesté. Des actions judiciaires ont même été enclenchées contre Bertrand Meunier auprès du parquet national financier (PNF) pour corruption passive et diffusion d'informations fausses ou trompeuses. L'affaire a pris également un tour politique avec une tribune parue cet été de plusieurs parlementaires les Républicains qui s'inquiétaient pour la sécurité nationale suite aux discussions engagées avec Daniel Kretinsky.

Il faut ajouter à cela les mauvaises relations avec Henri Proglio, qui n'était pas présent pour le vote du projet de Bertrand Meunier dévoilé début août. Un autre membre du CA était en désaccord avec ce plan, Caroline Ruellan, administratrice indépendante depuis 2022. Elle a démissionné récemment, l'annonce a été faite lors de la nomination d'Yves Bernaert en tant que directeur général d'Atos. 

La cession de Tech Foundations reportée

Dans un communiqué annexe, Atos rappelle la poursuite des discussions avec EPEI (fonds détenu par Daniel Kretinsky) pour la vente de Tech Foundations. Les négociations avancent, mais la finalisation de l'opération attendue à la fin de l'année 2023 est reportée au début du deuxième trimestre 2024. Le groupe précise qu' il "continue de surveiller les développements du marché et s'engage à maintenir un dialogue ouvert avec les actionnaires".

Par ailleurs, pour la première fois, Atos évoque l'abandon du projet de cession à EPEI. "Le groupe devra accéder aux marchés de capitaux (dettes et actions) et/ou envisager la vente d'actifs supplémentaires, afin d'assurer une liquidité adéquate pour faire face aux échéances de la dette en 2025", précise le communiqué. 



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