Plus de puces Intel Xeon pour Inspur

Le fabricant de semi-conducteurs Intel a suspendu les fournitures de puces serveur à Inspur afin de se conformer aux lois américaines.

Avec le développement des services cloud, le marché des serveurs s'est réorienté vers des modèles moins onéreux avec moins de fonctionnalités d'administration, mais tous aussi performants, puisque basés sur des composants Intel Xeon ou AMD Epyc. Des constructeurs chinois spécialisés sur ce segment d'entrée de gamme, mais de volume, se sont multipliés ces dernières années, à savoir H3C, Inspur, Powerleader ou Sugon. Mais depuis la croisade de l'administrateur Trump contre les fournisseurs IT chinois liés à l'Armée populaire de libération (voir la liste noire du département du Commerce des États-Unis), les entreprises américaines doivent interrompre toute relation commerciale avec ces sociétés chinoises. Et selon Bloomberg, le Pentagone a également blacklisté fin juin 20 compagnies chinoises, dont Inspur, en vertu du Defense Authorization Act de 1999. Cette liste comprend « des entités détenues, contrôlées ou affiliées au gouvernement chinois, à l'industrie militaire ou à la défense », a déclaré le porte-parole du Pentagone Jonathan Hoffman dans un communiqué.



Le marché des serveurs a été redistribué avec l'arrivée d'acteurs chinois comme Inspur. (Crédit IDC)

Conséquence immédiate pour Inspur, aujourd'hui 1er acteur en Chine et troisième fournisseur mondial de serveurs x86 selon IDC, les processeurs Intel Xeon se font rares. Selon le journal GlobalTimes, le fondeur californien a interrompu ses livraisons et les reprendra à une date ultérieure. « Intel a dû apporter des ajustements à sa chaîne d'approvisionnement pour garantir la conformité avec les lois américaines, et n'a donc pas eu d'autre choix que de suspendre les livraisons au client », a déclaré jeudi dernier une porte-parole d'Intel Chine au South China Morning Post en réponse aux questions sur Inspur. « Cette suspension ne devrait pas durer plus de deux semaines et nous reprendrons les fournitures au client dès que possible. » Et, impossible de se tourner vers AMD qui est également une entreprise américaine assujettie aux décisions du Pentagone et du fameux Defense Authorization Act de 1999. Pas mieux du côté des alternatives ARM qui manquent encore de maturité pour les serveurs traditionnels, à la différence du marché HPC, malgré les tentatives de Dell, HPE (Moonshot), SeaMicro et plus récemment de la start-up Bamboo dont nous reparlerons sous peu suite à un point virtuel organisé par Condor Consulting dans le cadre de l'IT Press Tour de juin 2020.

Le projet de Tencent en péril ?  D'autres entreprises chinoises comme Huawei ou Hangzhou Hikvision Digital Technology sont soumises au même embargo sur les composants conçus par des compagnies américaines. L'administration Trump entend ainsi freiner le développement de capacités technologiques à double usage - civile et militaire -  en Chine, en bloquant la livraison de technologies qu'elle ne pourrait pas obtenir autrement. Les CPU x86 comme les circuits FPGA et les accélérateurs GPU sont aujourd'hui devenus indispensables pour accompagner le développement des plateformes de traitement IA et big data, sans oublier les services cloud. De son côté Tencent vient d'annoncer la construction d'un datacenter à Qingyuan, dans la province du Guangdong, capable d'accueillir jusqu'à un million de serveurs. Ce noeud central devrait faire la part belle aux puces AMD Epyc qui animeront les serveurs maison Star Lake de cet autre géant chinois. Le centre de données couvre une superficie de 26,6 hectares, soit le plus grand projet d'infrastructures en Chine du Sud, a rapporté le Shenzhen Special Daily. Mais, pour l'instant, Tencent n'est pas encore sur la liste noire de l'administration Trump...

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