Pour contrer AWS, Microsoft et Oracle connectent leurs clouds publics

Larry Ellison, fondateur d'Oracle, dégaine l'arme de l'alliance avec Microsoft pour renforcer son cloud, quelques mois après la défection du patron de son développement Thomas Kurian au profit de Google Cloud. (Crédit : Oracle)

Larry Ellison, fondateur d'Oracle, dégaine l'arme de l'alliance avec Microsoft pour renforcer son cloud, quelques mois après la défection du patron de son développement Thomas Kurian au profit de Google Cloud. (Crédit : Oracle)

En annonçant la connexion directe de leurs deux clouds publics OCI et Azure, Oracle et Microsoft permettent à leurs clients respectifs de faire tourner des applications avec des workloads répartis entre leurs deux infrastructures. Ce faisant, ils renforcent également leurs poids face à AWS, numéro 1 incontesté du cloud public, et Google, 3ème derrière Azure.

Oracle et Microsoft n'en sont pas à leur premier partenariat dans le cloud. En 2013 déjà, les deux éditeurs concurrents avaient coopéré pour faire fonctionner Oracle Database sur des machines virtuelles sour Windows Hyper-V dans le cloud public Azure de Microsoft. Cette fois, il est question d'interopérabilité entre leurs clouds. Celle-ci permettra aux entreprises des deux fournisseurs de migrer leurs charges de travail critiques et de les exploiter entre Azure et Oracle Cloud. L'intégration entre les deux environnements va assez loin puisqu'il devrait être possible, par exemple, de connecter des services analytiques ou d'intelligence artificielle fournis dans Azure avec les services d'Autonomous Database se trouvant dans Oracle Cloud.

Ce faisant, il sera ainsi possible d'exécuter une partie d'une charge de travail dans le cloud de Microsoft et une autre partie de cette même charge de travail dans celui d'Oracle, explique ce dernier dans un communiqué. Ensemble, les deux partenaires ont l'ambition de proposer aux entreprises une seule place pour un ensemble de services cloud répartis en plusieurs endroits. Une connectivité directe, de même que l'interopérabilité entre les systèmes de gestion d'identité, est développée entre Azure et Oracle Cloud. Elle est d'ores et déjà disponible sur le datacenter d'Oracle situé à Ashburn (en Virginie) et sur la région US East d'Azure. Elle s'étendra ensuite à d'autres régions.

Peser plus lourd face à AWS et Google

En s'alliant ainsi dans le cloud, Microsoft et Oracle cherchent à peser plus lourd face à Amazon Web Services et à Google, ce dernier mettant les bouchées doubles depuis qu'il a mis à la tête de son activité cloud Thomas Kurian, qui pilotait jusque-là le développement des produits chez Oracle, en particulier dans le cloud. En quittant Oracle, en octobre dernier, Thomas Kurian laissait vacant un poste particulièrement important. Il se disait alors qu'il était en conflit avec Larry Ellison, le fondateur de l'éditeur de Redwood Shores, sur la stratégie cloud. Le voilà désormais aux commandes de la stratégie cloud de Google, 3ème sur ce marché derrière AWS et Microsoft Azure. Or, l'écart continue à se resserrer entre Azure et Google Cloud, ainsi que le montre la dernière étude de Canalys sur ce marché au 1er trimestre 2019. Même s'il reste encore de la marge à Microsoft face à son poursuivant, l'accord avec Oracle ne peut que renforcer sa position.

A travers cette coopération, Oracle fait de son côté valoir aussi la possibilité de nouveaux scénarios pour les clients qui utiliseront ses ERP E-Business Suite et JD Edwards sur Azure en s'appuyant sur sa base de données autonome et son infrastructure Exadata exploités dans son propre cloud public. « Avec l'expertise d'entreprise d'Oracle, cette alliance est un choix naturel pour nous alors que nous aidons nos clients communs à accélérer la migration de leurs applications d'entreprise et leurs bases de données vers le cloud public », estime Scott Guthrie, vice-président exécutif de Microsoft pour la division cloud et IA. Avec cette connexion « sans couture » entre Azure et Oracle Cloud, les deux fournisseurs ont l'ambition de permettre à leurs clients d'étendre leurs datacenters on-premise vers les deux clouds. « Nos clients pourront migrer l'ensemble de leurs applications vers le cloud sans avoir à ré-architecturer quoi que ce soit, en préservant ainsi les investissements déjà réalisés », assure de son côté Don Johnson, vice-président exécutif, responsable d'OCI (Oracle Infrastructure cloud).

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