2019, année charnière pour Atos avant la réorganisation

Depuis le départ de Thierry Breton du groupe, c’est Elie Girard qui assure la direction générale d’Atos. (Crédit : Atos)

Depuis le départ de Thierry Breton du groupe, c’est Elie Girard qui assure la direction générale d’Atos. (Crédit : Atos)

Entre des rachats structurants, la session de Worldline et la réorganisation du comité exécutif à la suite du départ de Thierry Breton, Atos a connu une année 2019 mouvementée. Ce qui ne l'empêche pas d'enregistrer une progression de 1,4% sur son chiffre d'affaires, à 11,6 Md€.

A l'issue d'une année riche en changements, Atos est resté en bonne santé financière avec un chiffre d'affaires 2019 s'élevant à 11 588 millions d'euros, soit une croissance de 1,4%. Cette dernière a particulièrement porté par la performance dans le cloud et sur celle de la division Big Data & Cybersecurity. La marge opérationnelle a atteint 1,19 Md€, soit 10,3% du chiffre d'affaires.

Les ventes de la division Infrastructure & Data Management sont en légère baisse de -0,6 % à taux de change et périmètre constants. Elles se sont élevées à 6,3 Md€. La division a renoué avec la croissance dès le troisième trimestre 2019 et a augmenté sa part de chiffre d'affaires dans l'orchestration du cloud hybride, la digital workplace et autres projets de transformation. L'activité a connu de beaux contrats dans les Télécoms, Médias & Services aux collectivités avec des ventes additionnelles à la BBC au Royaume-Uni, à de nouveaux clients en Amérique du Nord, au Royaume-Uni et en Espagne. Côté Industrie, Distribution & Transports, le non-renouvellement du contrat avec Marriott International en Amérique du Nord en 2018 et la forte baisse de l'activité Unified Communication & Collaboration (UCC) dans plusieurs zones géographiques ont entraîné des résultats moins bons qu'escomptés. Idem sur le secteur public.

+18,3% des revenus Big Data & Cybersecurity

Le chiffre d'affaires de la division Business & Platform Solutions s'est élevé à 4,2 Md€, en hausse de +0,9%. Des tensions au niveau des services financiers en Amérique du Nord et le transfert de contrats à Syntel ont pesé sur la croissance organique du chiffre d'affaires au deuxième semestre. Sur l'ensemble de l'année 2019, le secteur Industrie, Distribution & Transports a affiché une forte croissance. En particulier, l'Allemagne a bénéficié de la mise en place d'un contrat de maintenance et de développements applicatifs avec Siemens. Les Télécoms, Médias & Services aux collectivités ont légèrement reculé. Dans le domaine Public & Santé, l'activité est en hausse dans les projets numériques en France et avec de nouveaux contrats en Italie et dans la zone ibérique. Cependant, la division a enregistré une baisse de volumes dans la santé en Amérique du Nord compte tenu des projets de migrations livrés l'année précédente aux hôpitaux et non renouvelés.

Côté Big Data & Cybersecurity, le chiffre d'affaire a atteint 1,05 Md€, en croissance organique de +18,3 %. Cette croissance est notamment portée par la montée en charge ou la livraison d'importants contrats, dans l'Hexagone notamment, Météo-France, un institut de recherche français et un ministère. Des signatures ont aussi été réalisées en Allemagne, au Royaume-Uni, dans la zone Benelux et dans les pays nordiques.

L'Amérique du Nord porte l'activité, mais ses revenus baissent

Sur l'ensemble de l'année 2019, les résultats d'Atos par zones géographiques varient sensiblement. La France est en tête en termes de croissance, à +3,5% pour 1,8 Md€, principalement portée par une belle performance en Big Data & Cybersecurity en particulier dans le secteur Public & Santé. L'Amérique du Nord voit ses revenus baisser de 2,3%, à 2,7 Md€ provenant comme prévu au premier semestre. L'Allemagne a elle vu ses ventes augmenter de 0,7% grâce à une forte activité en Big Data et Cybersécurité. Après un premier semestre en baisse à cause de licences non renouvelées, le Royaume-Uni et l'Irlande sont revenus à la stabilité grâce à une belle performance en Big Data et Cybersecurité, avec en particulier des livraisons de supercalculateurs (HPC). Le Benelux et les pays nordiques ont connu une croissance de 3%, à 1 Md€ et le reste des entités (Europe de l'Est, Amérique du Sud, Asie Pacifique, etc.) ont cumulé 2,2 Md€ de recettes, en croissance de 5,6%.

Des dépenses plus ou moins prévues

Le résultat d'exploitation en 2019 a atteint 660 millions d'euros, par rapport à 630 millions d'euros en 2018, compte tenu de plusieurs éléments. 34 M€ ont été dépensés à la suite de fermetures de sites et à la consolidation de centres de données, principalement en Amérique du Nord et en France. L'acquisition et l'intégration de Syntel et autres entreprises représente 41 M€. Plus 157 M€ d'amortissement de l'allocation du prix de ces acquisitions. De plus, la vente des actions Worldline de novembre 2019 ayant été effectuée à 53 euros, Atos a enregistré une perte comptable de -53 millions d'euros dans ses états financiers consolidés nets des coûts de cession. En Allemagne, un litige avec un opérateur télécom au second semestre a conduit à une dépense de 23 M€. Des dépenses de 100 M€ ont aussi été réalisées dans la réorganisation des effectifs dans plusieurs pays, dont un plan plus important en Allemagne toujours.

En termes d'effectifs encore, 108 317 salariés composaient Atos fin décembre 2019, contre 122 100 fin décembre 2018. Cette évolution est liée à la déconsolidation de Worldline qui a représenté 11 514 salariés. Hors Worldline, l'effectif du groupe a tout de même baissé de 1,9 %, dans les divisions Infrastructure & Data Management et Business & Platform Solutions pour anticiper et accompagner l'automatisation et la robotisation. 18 516 recrutements ont eu lieu l'an dernier, surtout en Inde et en Pologne, quand le taux de départs volontaires de l'entreprise s'est établi à 15,1 % pour l'ensemble du groupe.

Réorganisation interne

Si Atos développe autant la répartition des performances de ses divisions selon les secteurs de ses clients, c'est parce que le groupe prendra désormais une approche sectorielle de son activité. En 2020, l'ESN lance une transformation dénommée « SPRING » dans cette optique. Six secteurs ont donc été identifiés : Industrie, Finances & Assurances ; Secteur public & Défense ; Telecom, Media & Technologie ; Ressources & Services ; Santé & Biologie. Dans le même temps, le groupe effectue un regroupement des Entités Opérationnelles en 5 grandes régions, chacune ayant son propre leader (voir encadré) : l'Amérique du Nord ; l'Europe centrale (Allemagne, Europe de l'Est) ; l'Europe du Nord (Royaume-Uni et Irlande, et Benelux et les pays nordiques) ; l'Europe du Sud (France, Espagne, Portugal, Italie) ; et les Marchés émergents (Asie Pacifique, Amérique du Sud, Moyen-Orient et Afrique).

Atos renouvelle aussi son comex

Depuis le départ pour la Commission européenne du PDG Thierry Breton, c'est Elie Girard qui assure la direction générale d'Atos. Ce dernier a donc renouvelé son comité exécutif pour refléter également la réorganisation des offres du groupe. Ce comex est composé ainsi :

- Eric Grall, Industrie et Directeur des Opérations Globales
- Adrian Gregory, Services Financiers & Assurance et Atos|Syntel (aidé de Rakesh Khanna, Directeur Général d'Atos|Syntel)
- Pierre Barnabé, Secteur Public & Défense et division Big Data & Cybersécurité
- Jean-Philippe Poirault, Télécommunications, Médias & Technologies et région Europe du Sud
- Giuseppe Di Franco, Ressources & Services
- Robert Vassoyan, Santé & Sciences de la Vie et division Communications Unifiées & Collaboration
- Simon Walsh, région Amérique du Nord
- Ursula Morgenstern, région Europe Centrale
- Peter `t Jong, région Europe du Nord
- Nourdine Bihmane, région Marchés de Croissance et division Public & Régional
- Jo Debecker, division Infrastructure & Data Management
- Enguerrand de Pontevès, Performance Groupe
- Uwe Stelter, Directeur Financier
- Philippe Mareine, Responsable du Digital, de la Transformation et du RSE
- Paul Peterson, Directeur des Ressources Humaines
- Sophie Proust, Directrice de la Technologie
- Alexandre Menais, Secrétaire Général
- Gilles Arditti, Relations Investisseurs et Audit interne
- Marc Meyer, Cadre Dirigeant et Marketing & Communications

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