Pas d'IPO pour BMC poru l'instant, mais une scission des activités pour favoriser la valorisation des entités. (Crédit Wattssw /Wikimedia)
Sous la pression du fonds KRR, BMC a annoncé hier son intention de diviser son entreprise en deux sociétés autonomes, l'une centrée sur ses activités de longue date dans le domaine des mainframes et l'autre sur les outils de gestion de l'IT et des opérations distribuées.
Depuis 2018, BMC, dont le siège est à Houston, appartient à la société d'investissement KRR. Ce dernier a poussé l'éditeur à se scinder en deux. L'activité mainframe conservera la dénomination BMC et poursuivra les activités axées sur les technologies d'automatisation des grands systèmes et des logiciels, y compris les unités commerciales Intelligent Z Optimization and Transformation (IZOT) et Digital Business Automation (DBA). Quant à BMC Helix, elle englobera les domaines d'activité Digital Service and Operations Management (DSOM). « Nous avons estimé qu'avec leur profil propre et leurs propres caractéristiques, les deux entités serviraient mieux leurs marchés individuellement en termes d'opportunités de croissance, de marges et de rentabilité, et de paysage concurrentiel. Nous sommes convaincus que, dans leurs domaines respectifs, les deux entreprises pourront continuer à stimuler l'innovation et la croissance, et qu'elles seront plus à même de réussir à long terme », a déclaré Ayman Sayed, président et CEO de BMC, dans un communiqué.
Selon les observateurs du secteur, cette évolution stratégique pourrait profiter aux deux entités ainsi qu'à leurs clients. Tout d'abord, la division rendrait chaque entreprise plus agile et mieux à même d'orienter ses ressources vers ses domaines d'expertise. Selon les analystes, les clients de l'ensemble des portefeuilles de produits bénéficieraient également d'une meilleure focalisation. « BMC va poursuivre son activité mainframe, qui représente environ deux tiers des 2,3 milliards de dollars de chiffre d'affaires, soit environ 1,5 milliard de dollars, et BMC Helix abritera les activités distribuées, qui représentent environ 800 millions de dollars de CA sur un marché essentiellement dominé par les trois acteurs Broadcom, BMC et IBM, plus d'autres acteurs plus petits dans diverses disciplines du mainframe », a expliqué Stephen Elliot, vice-président du groupe IDC. « Les clients de BMC devraient pouvoir bénéficier d'une meilleure focalisation », a ajouté M. Elliot, notamment d'une affectation plus ciblée du personnel, des budgets et d'autres ressources. « En tant qu'entreprise unique, la répartition du budget R&D de BMC était limité et ne pouvait répondre au grand nombre de besoins en matière de produits », a-t-il ajouté. « La division de BMC en deux entités autonomes devraient accélérer le développement de produits dans leurs domaines respectifs, sans politique interne de hiérarchisation des fonctionnalités, et favoriser ainsi l'innovation dans les domaines du mainframe et de l'informatique distribuée », a fait valoir M. Elliot. Selon le VP d'IDC, cette décision pourrait également faciliter les partenariats stratégiques qui n'avaient peut-être pas de sens lorsque les différentes divisions de produits étaient regroupées au sein d'une seule et même entreprise. « Il est essentiel de noter qu'avec deux entreprises, chacune peut désormais s'associer avec des fournisseurs qui, par le passé, auraient pu être considérés comme concurrents et interdits d'accès, ce qui ouvre la voie à des scénarios intéressants », a-t-il estimé.
Favoriser la valorisation des entités
BMC fait par ailleurs remarquer que la division profitera aux clients et aux partenaires en renforçant l'orientation de chaque entreprise. « Nos clients et nos partenaires se tournent vers nous dans leur parcours de transformation pour mettre en oeuvre leur activité plus rapidement qu'il n'est humainement possible de le faire. En tant que partenaire stratégique pour l'innovation continue de leurs besoins dans le domaine du mainframe, des technologies distribuées, du cloud et des technologies de pointe, la création de deux sociétés replace chacune au coeur de sa mission, avec une spécialisation plus poussée et une focalisation sur l'industrie verticale », a ajouté M. Sayed dans son communiqué. « N'oublions pas non plus que KRR dispose ainsi de deux sources de financement potentielles et que la concentration accrue permet à chaque entreprise de générer potentiellement des taux de croissance plus élevés, ce qui, à son tour, entraîne une évaluation plus élevée », a fait remarquer M. Elliot.
Fondée en septembre 1980, BMC Software a commencé par développer des logiciels pour les systèmes mainframe d'IBM et, dix ans plus tard, a élargi son portefeuille de produits à d'autres systèmes, dont Windows. En mai 2013, BMC a annoncé son rachat par un groupe de grands investisseurs privés et, en octobre 2018, BMC a été racheté par KKR, une société d'investissement internationale. BMC a été cotée en bourse pour la première fois en 1988, mais elle en a été retirée en 2013. En 2023, BMC a déposé une demande confidentielle d'introduction en bourse. « La transition vers deux sociétés de logiciels indépendantes devrait commencer au début de l'année 2025 », a indiqué BMC.
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