La Cobalt 200 de Microsoft compte132 cœurs avec 3 Mo de cache L2 par cœur et 192 Mo de cache système L3. (crédit : Microsoft)
Avec ses 132 coeurs (de type Arm), une mémoire cache étendue et un procédé de fabrication 3nm, le CPU de dernière génération Cobalt 200 de Microsoft vise à consolider les charges de travail des entreprises et promet de réduire les coûts de 40 %.
Microsoft donne un successeur à sa puce Cobalt 100 présentée en 2023. Sans faire preuve d'une imagination débordante, la firme de Redmond a donc présenté à l'occasion de sa conférence Ignite le processeur Cobalt 200, toujours basé sur une architecture Arm (Neoverse v3 en l'espèce). Ce CPU (un SoC pour être précis) résulte de ses efforts continus pour réduire sa dépendance aux instances x86 et rendre ses centres de données plus économes en énergie, tout en offrant de bonnes performances pour les charges de travail cloud. La société utilise les puces Cobalt pour alimenter ses propres services, comme Teams et Defender, et les propose également à ses clients professionnels via des machines virtuelles. Selon l'entreprise, sa puce de deuxième génération offre une meilleure efficacité énergétique et des performances supérieures de 50 % à celles de Cobalt 100. Par rapport à cette dernière, qui dispose de 128 coeurs et d'aucune mémoire cache pour stocker les données fréquemment utilisées, la Cobalt 200 est dotée de 132 coeurs avec 3 Mo de cache L2 et 192 Mo de cache système L3.
Une autre différence architecturale entre les deux puces réside dans la technologie de gravure utilisée, qui a été améliorée : 5nm pour Cobalt 100 contre 3nm pour Cobalt 200. Plus la technologie de fabrication est fine, plus il est facile d'améliorer la densité, la vitesse et l'efficacité des transistors. Ces évolutions architecturales sont à l'origine de l'augmentation des performances revendiquée par Cobalt 200 qui, selon Stephen Sopko, analyste chez HyperFRAME Research, devrait se traduire par une réduction du coût total de possession (TCO) par rapport au modèle précédent. Les entreprises clientes pourront ainsi bénéficier d'une consolidation des charges de travail sur un nombre réduit de machines. « Par exemple, sur un cluster de 1 000 instances, le coût total de possession pourrait être réduit de 30 à 40 % », a déclaré M. Sopko, ajoutant que les entreprises auront aussi la possibilité de libérer des ressources pour les allouer à d'autres charges de travail ou projets.

Une lame serveur sur laquelle deux CPU Cobalt 200 sont montés, cachés derrière leur dissipateur thermique. (crédit : Microsoft)
Les puces Graviton d'AWS et Axion de Google dans le viseur
Matt Kimball, analyste principal chez Moor Strategy and Insights, a souligné que les améliorations annoncées pour le ratio de performance par watt pourraient avoir un impact appréciable sur les charges de travail gourmandes en calcul, comme l'inférence IA, les microservices et le traitement des grands volumes données. « Certains clients de Microsoft utilisent déjà des machines virtuelles (VM) Cobalt 100 pour des workload de traitement de données à grande échelle, et les puces sont déployées dans 32 centres de données Azure », a indiqué Microsoft. Avec Cobalt 200, le fournisseur va se retrouver en concurrence directe avec la série de processeurs Graviton d'AWS et Axion de Google, qui exploitent tous deux l'architecture Arm pour offrir un meilleur rapport prix-performance pour les instances cloud. Microsoft et d'autres hyperscalers ont été contraints de concevoir leurs propres puces pour les datacenters en raison de la flambée des coûts de l'IA et de l'infrastructure cloud, des contraintes d'approvisionnement en GPU et de la nécessité de disposer d'architectures à la fois plus économes en énergie et personnalisables pour optimiser les charges de travail. » Les processeurs Cobalt 200 seront disponibles dans certaines gammes de machines virtuelles Azure à partir du début de l'année 2026, et leur déploiement à plus grande échelle est prévu plus tard dans l'année », a précisé la société.







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