Quand l'UGAP et le SAE débattent devant les revendeurs membres de la FEB

L'UGAP se défend de détenir un avantage concurrentiel

Valérie Terrisse, la directrice des achats de l'UGAP, a commencé, quant à elle, son intervention sur ce que l'on peut qualifier de faux pas : « L'UGAP n'exerce pas de concurrence déloyale car aucune collectivités locales n'a d'obligation de traiter avec nous ». C'est vrai, du moins en théorie. En effet, lesdites collectivités y sont fortement incitées par le fait qu'elles peuvent s'abstenir de passer un appel d'offres si elles effectuent leurs achats auprès de l'UGAP pour des projets de moins de 4000 € (un projet de loi proposé à l'assemblée nationale prévoit de faire passer ce plafond à 15 000 €). « Ce que l'UGAP, en bonne communicante, ne se prive pas de faire savoir aux acheteurs », tonnera plus tard un membre de la FEB présent dans l'assistance. En outre, pour Valérie Terrisse, la solution de l'allotissement qui permettrait aux petites entreprises de concourir dans le cadre d'appels d'offres nationaux est une fausse bonne idée : « Les grandes entreprises regardent les lots par région comme un seul marché ». A l'image de Jean-Baptiste Huy du SAE, Valérie Terrisse conseille plutôt aux entreprises régionales de s'organiser pour être capables de fournir une offre au niveau national. « Nos partenaires ne sont pas nationaux et ne le seront jamais », lui répondra plus tard Philippe Richoux, le responsable de la distribution de Canon France, présent dans la salle.

Dans les rangs des intervenants à cette table ronde figurait également Dominique Legouge, le directeur du GIP RESAH-IDF, un réseau d'acheteurs public franciliens chargé de mutualiser les achats des hôpitaux et des établissements médicaux-sociaux de la région. Pour la structure qu'il représente, « acheter à une PME parce qu'elle est une PME n'est pas ce qui nous intéressent. Nous choisissons nos fournisseurs parce qu'ils sont capables d'apporter des solutions qui vont permettre à nos établissements d'être plus performants. L'avenir des PME est de répondre aux nouveaux besoins et je pense ici beaucoup aux services. En revanche, il est clair que leur place va se réduire dans la fourniture de solutions sans réelle valeur ajoutée».

Pas adepte de la langue de bois, Hérvé Carlier, le délègue régionale de Cap Oise (une sorte d'UGAP départementale), par ailleurs président DGA du conseil général de l'Oise, estime qu'il est toujours plus facile à un acheteur de commander à une grande entreprise plutôt qu'à une jeune société pour mieux se couvrir : « Si un grand fournisseur rencontrent des problèmes, l'acheteur pourra toujours dire qu'il a sélectionné l'une des meilleurs, voir la meilleur entreprise sur son marché. »

A ce stade du débat, Laurent Delplanque, acheteur de la ville de Niort (79), estime nécessaire de le recentrer sur les besoins des collectivités pour mieux aborder la place des PME dans les achats publics. « Il y a encore dix ans, il n'existait pas de services achats dans les collectivités territoriales et donc personne charger de définir leurs besoins. Aujourd'hui, la profession d'acheteur public s'est professionnalisée et sait parfaitement faire pression sur les prix s'il le faut. Toutefois, ça n'est pas un but en soit. A Niort, 80% de nos copieurs ont été achetés auprès de distributeurs locaux car ce n'est pas forcement le tarif qui nous motive mais la réponse apportée par un fournisseur à nos besoins. »

Respecter l'existence de marchés nationaux, régionaux et locaux (...)


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