Salon : le Sapeb affiche ses ambitions

À la fin du xxe siècle, l'événement bureautique français s'appelait le Sippa. Quel sera son nom au xxie siècle ? Le Sapeb, espèrent Denis Rémy et Olivier Mikowski, ses coorganisateurs. Reste à réussir cette première édition qui se déroulera du 26 au 28 mai à Paris sans la participation des grands fournisseurs. La France a de nouveau son salon bureautique. En effet, le Salon des articles de papeterie et des équipements de bureautique, alias Sapeb, ouvrira ses portes le 26 mai au Parc des expositions de la porte de Versailles à Paris. Et ce, pour une durée de trois jours. Au menu des visiteurs, bien entendu les mobiliers et fournitures de bureau mais aussi une présence notable de l'informatique de bureautique. Citons, entre autres, le grossiste rennais Kalidis, qui exposera les PC de bureau et portables qu'il assemble ainsi que des modèles de Toshiba, des multifonctions de Brother et des onduleurs Unitek, ainsi que, dans un autre domaine, I Media Technologies, spécialiste de la gravure et de la duplication de CD et DVD, et surtout, un grand nombre de fabricants et de grossistes en consommables bureautiques, la part belle étant faite aux cartouches compatibles ou recyclées. Il est vrai que les ventes de ces dernières enregistrent de belles progressions (elles représentaient 15,4 % du marché des cartouches d'encre en 2003, contre 10,8 % en 2001, selon l'institut GfK) tout en ayant l'avantage de continuer à générer de la marge. Le besoin d'un rendez-vous national À l'origine du Sapeb, le constat fait par deux spécialistes des salons ayant notamment travaillé sur la Semaine des technologies de l'information (Seti), Denis Rémy et Olivier Mikowski : « Depuis la disparition du Sippa, à la fin des années 1990, la bureautique n'avait plus de salon dédié et devait se contenter d'une petite place dans les manifestations IT, note Olivier Mikowski. Le grand événement européen consacré à ces activités était le Paperworld de Francfort. Or, au cours de diverses conversations plus ou moins formelles, nous avons réalisé que de nombreux professionnels ne voulaient plus faire le déplacement jusque là-bas, tout en souhaitant disposer d'un rendez-vous professionnel annuel. » Pour monter cet événement, ils ont décidé de créer leur société, Seven't. Une initiative bien perçue par ceux qui ont choisi d'exposer au Sapeb. « Les papetiers, fournituristes de bureau et revendeurs informatiques sont disséminés dans tout l'Hexagone, note Pierre Bernard, responsable commercial de Pole Bureautique. Sans un salon national, il nous est difficile de les rencontrer. » De son côté, Luc Sauveur, le Dg de Kalidis, pourtant spécialisé dans l'informatique, remarque : « Beaucoup de nos clients revendeurs sont des bureauticiens. Ils ont créé leurs sociétés il y a parfois vingt ou trente ans et sont passés de la mécanographie à la bureautique informatique. Il est important de les rencontrer au cours d'un rendez-vous consacré à leurs métiers. » Le Sapeb semble donc bien répondre à un besoin. Bien sûr, il n'en est qu'à sa première édition et, pour l'heure, les grands noms des marchés de la papeterie et de l'informatique-bureautique paraissent le bouder. Par ailleurs, il souffre encore d'un déficit de notoriété (lire encadré ci-contre). Néanmoins, ses organisateurs sont parvenus à réunir environ 70 exposants, provenant, à peu près à parts égales, d'Île-de-France et de province, voire de l'étranger. Appartenant à cette dernière catégorie, l'espagnol Graphiland est un fabricant de cartouches recyclées et importateur de compatibles qui ne travaille hors de son pays qu'à travers des grossistes. Sa responsable pour la France annonce d'ailleurs clairement son intention de rencontrer de futurs partenaires potentiels. Faire des rencontres Faire des rencontres professionnelles paraît d'ailleurs bien être la préoccupation de tous les exposants. « La mayonnaise prendra si les allées ne sont pas encombrées d'étudiants venus faire le plein de documentations », soupire l'un d'entre eux. De ce point de vue, les organisateurs se veulent rassurant et affirment avoir fait tout ce qui est en leur pouvoir pour que la manifestation ne tourne pas à la grand-messe « touristique ». « Nous avons orienté notre marketing sur une cible uniquement professionnelle », insiste Olivier Mikowski, en rappelant que pour une première édition toute erreur est à éviter et qu'il faut se montrer strict en la matière. « Si l'entrée est gratuite, poursuit-il, il sera toutefois nécessaire de présenter un badge d'accès, une invitation éditée dans la presse professionnelle ou une carte de visite si elle est crédible. » Selon lui, l'envoi de badges a fait l'objet d'une grande attention. « Tout ce qui nous paraissait fantaisiste, telles que des demandes ne comportant qu'un numéro de portable ou sur lesquelles le numéro de téléphone et celui de fax étaient le même, a fait l'objet d'un contrôle de notre part. » La semaine dernière, les organisateurs revendiquaient quelque 1 500 sociétés inscrites, dont certains grands noms tels que BNP Paribas, EDF ou Framatome, ainsi que des acteurs de la distribution bureautique et IT, « sans compter, précisait Olivier Mikowski, les milliers d'invitations envoyées directement par les exposants ». Le dispositif semble donc bien en place. Reste à savoir si l'événement satisfera ceux qui y assisteront dès la première année et en convaincra d'autres pour les éditions suivantes. Nul doute que Denis Rémy et Olivier Mikowski souhaitent que s'applique à leur événement l'adage populaire « petit salon deviendra grand si... ».