Atos : le rachat de TechFoundations par Kretinsky ne se fera pas

Le feuilleton Atos se poursuit avec la fin des négociations avec EPEI de Daniel Kretinsky pour la cession de TechFoundations. (Crédit Photo : Atos)

Le feuilleton Atos se poursuit avec la fin des négociations avec EPEI de Daniel Kretinsky pour la cession de TechFoundations. (Crédit Photo : Atos)

Dans la tourmente depuis plusieurs mois, Atos a annoncé la fin des discussions avec Daniel Kretinsky pour le rachat de TechFoundations, l'activité infogérance du groupe. Une décision qui intervient au moment où la SSII négocie ses créances bancaires.

Le couperet est tombé, mais il était attendu. Atos a annoncé dans un point de marché la fin des des discussions avec EPEI, la structure du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky pour la cession de TechFoundations. Dans un communiqué, la SSII souligne que cette décision s'effectue « sans indemnité de rupture ». Pour mémoire, ce plan avait été proposé à l'été 2023 par Bernard Meunier alors président du Conseil d'administration d'Atos.  Il avait mis dans la corbeille de la mariée une participation dans Eviden (regroupant les activités cybersécurité et HPC) en même temps qu'une augmentation de capital.

Avec l'arrivée de Jean-Pierre Mustier à la tête du CA, les négociations avec EPEI ont repris en novembre 2023 avec des exigences financières supplémentaires. Selon nos confrères de Challenges, les discussions entre les deux parties se sont tendues en début d'année. « L'opération était déjà extrêmement risquée, elle est devenue absolument déraisonnable », rapporte un proche de Daniel Kretinsky. Elle était d'autant plus risquée que la situation financière d'Atos s'est fortement dégradée avec un mur de dettes de près de 3,6 milliards d'euros. La SSII a même renoncé à son augmentation de capital et a fait appel à un administrateur ad hoc pour l'aider à renégocier ses créances bancaires.

Une offre globale sur Atos en vue ?

Est-ce pour autant la fin des rapports entre Kretinsky et Atos ? Il semble que non, l'homme d'affaires aurait selon Challenges « informé Bercy de son intérêt pour déposer une offre globale de reprise dans l'hypothèse de l'ouverture d'un plan de sauvegarde accéléré d'Atos ». Cette opération se ferait hors BDS et activités liées à la défense. La branche cybersécurité et HPC est officiellement en cours de cession à Airbus, mais selon la Lettre, un duo composé de la SSII Aztek et Chapvision s'intéresserait à l'activité calcul.

On peut ajouter à ce concert de prétendant, la partition de David Layani, patron de OnePoint et actionnaire de référence d'Atos. Celui-ci ne cache pas son intention d'acquérir l'activité Digital de la SSII. OnePoint pourrait ainsi rentrer dans le top 5 des ESN françaises. Une chose est sûre David Layani n'a toujours pas obtenu de places au sein du CA d'Atos pour pousser un peu plus son avantage capitalistique.

Décalage des résultats annuels au 20 mars

En arrière-plan de ces manoeuvres, les analystes étaient aux aguets des résultats annuels d'Atos. Attendues demain, la société a annoncé leur report au 20 mars prochain, dans l'attente d'un rapport d'audit. Elle a néanmoins donné quelques éléments montrant un chiffre d'affaires global à 10,7 Md€ (+0,7%). Les activités de TechFoundations reculent de 1,7% à 5,6 Md€ et celles d'Eviden progressent de 2,9% avec une marge opérationnelle de 5,8% (contre 5,2% en 2022). L'endettement a lui très fortement augmenté pour atteindre plus d'1 Md$.

En attendant plus de détails, l'avenir d'Atos suscite l'inquiétude auprès des partenaires qui voient le nombre de factures impayées augmenter. Certains fournisseurs de la SSII, comme Orange, ont fait pression pour encaisser leurs factures, nous a expliqué une source. Et que dire des interrogations des salariés autour des possibles rachats et donc des plans sociaux prévisibles. Pour mémoire, Atos emploie 110 000 salariés dans le monde, dont 40 000 en Inde.

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