CompressionX relance la course à la compression

CEO et cofondateur de CompressionX, Nicholas Stavrinou mise sur l'efficacité pour concurencer WinRAR ou 7Zip. (Crédit P.K.)

CEO et cofondateur de CompressionX, Nicholas Stavrinou mise sur l'efficacité pour concurencer WinRAR ou 7Zip. (Crédit P.K.)

Fondé à Londres en 2012, CompressionX affiche son ambition sur le marché de la compression logicielle. Sa technologie, conçue pour entreprises et particuliers, promet des taux de compression surprenants - jusqu'à 60 % en moyenne - et vient concurrencer des outils comme 7-Zip WinZip ou WinRAR, sous Windows et MacOS, mais pas encore Linux.

C'est à Londres que CompressionX a vu le jour en 2012, sur une idée née de la passion de Nicholas Stavrinou pour les mathématiques appliquées et l'informatique : « Cette aventure a commencé pour moi en 2007 lors de mes études en Californie, puis s'est concrétisée lors de mon retour en Angleterre. J'ai eu l'intuition qu'il était possible de concevoir une nouvelle compréhension algorithmique de l'espace, et de là... une nouvelle approche de la compression » nous a-t-il expliqué lors d'un récent IT Press Tour à Amsterdam. Face à la croissance exponentielle des volumes de données et à l'empreinte écologique de leur stockage, CompressionX affiche une ambition claire : offrir une compression novatrice, plus performante et plus verte. En créant une technologie maison, indépendante des standards existants, la start-up cible entreprises et utilisateurs avancés désireux d'optimiser leurs flux de stockage, mais aussi leur impact environnemental, même si nous ne pouvons pas nous empêcher de nous demander sur ce dernier argument n'est pas simplement marketing.  

Des performances à confirmer  Ce qui distingue CompressionX de ses concurrents, c'est son algorithme capable d'adapter sa méthode à la nature des données, et surtout de traiter efficacement les fichiers structurés (comme les bases de données, logs, ou capteurs industriels) ainsi que les flux moins organisés (audio, vidéo et documents composites). Sur la base de leurs propres benchmarks - qui restent à valider indépendamment - les fondateurs annoncent des taux de compression étonnants : « Sur des jeux de données structurées, nous atteignons des taux de compression supérieurs à 90 %, parfois jusqu'à 95 %. Sur les données non structurées, la moyenne tourne autour de 60 à 66 %, ce qui reste très compétitif face aux solutions classiques », soutient Nicholas Stavrinou. Il précise aussi la force de la solution : « Le vrai "plus", c'est notre capacité à traiter chaque bloc de données en une seule passe, grâce à une architecture en C extrêmement légère - le coeur de notre moteur ne pèse que 500 ko », illustrant une approche adaptable à de multiples architectures informatiques, des smartphones aux PC jusqu'aux intégrations serveur. Précisons qu'en cas de partage, la décompression est assurée par la machine destinatrice. Autre atout : l'algorithme est lossless : il restitue à l'identique le fichier original, contrairement à de nombreux formats utilisés pour l'image ou le son (Jpeg et H265) où une partie de la qualité est sacrifiée pour économiser de la place.  

Un tarif salé  CompressionX s'inscrit dans un modèle classique : l'utilisateur télécharge l'application sur son PC ou Mac et choisit entre le plan gratuit, limité à 25 Go compressés par mois (ce qui est très peu), ou la version standard à 3,99 livres sterling par mois (environ 50 £ l'année), sans plafond de compression ni restrictions. Les entreprises disposent de formules Pro intégrant le multi-sites et la gestion avancée des utilisateurs. Une solution en mode souscription très onéreuse si on regarde le prix de la licence perpétuelle chez WinRAR(30€ HT), mais le modèle Microsoft/Broadcom semble s'imposer chez les éditeurs, petits et grands. La start-up n'hésite pas à se présenter comme une alternative directe à WinRAR, 7-ZIP ou WinZip, avec un objectif : rafraîchir une catégorie de logiciels jugés vieillissants et peu adaptés aux usages modernes. CompressionX se distingue notamment par : 

- Une interface graphique minimaliste, proche de l'explorateur Windows ou du Finder Mac ; 

- Un moteur de compression écrit en C, assurant rapidité et compatibilité future avec Linux, Unix et prochainement Android et iOS ; 

- Un chiffrement par défaut, qui renforce la sécurité des archives créées, quel que soit l'usage (professionnel ou personnel). 

Actuellement, CompressionX est disponible pour Windows et MacOS, avec des versions mobiles et Linux mentionnées sur la feuille de route à venir. La start-up travaille aussi sur des modules SDK, facilitant l'intégration en entreprise, et sur un outil de décompression web pour généraliser l'ouverture des fichiers aux non-abonnés.  

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