Quand la Bourse contredit le Syntec

Rester à 6 ou 7% de croissance pour le secteur entre 2007 et 2008 telle est l'ambition du Syntec Informatique. Un optimisme contredit par la baisse des cours des actions des SSII et plusieurs analyses de fond.

Cette contradiction entre l'optimisme affiché par le syndicat professionnel et la défiance que lui manifeste les analystes financiers a plusieurs explications. Toute l'ambiguité vient de la crise américaine dite des « subprimes ». Soit l'affaire est maîtrisée et circonscrite aux Etats-Unis, soit elle s'étend et devient une crise de l'économie américaine, avec des conséquences en chaîne plus ou moins fortes et rapides. C'est ce que prévoit James Dawson de Morgan Stanley dans son étude « Technologye-Software & Services », parue le 10 janvier. Pour Brice Prunas d'Oddo Securities, les SSII françaises ne sont pas directement exposées aux subprimes. Peu d'entre elles ont la taille internationale et des implantations significatives aux Etats-Unis. Le Syntec Informatique a donc raison de ne pas sonner l'alarme. Toutefois, «ne regarder que les subprimes, c'est se voiler la face » nous explique Brice Prunas. La crise des subprimes fait ralentir l'économie américaine et devrait perturber les autres pays. Les SSII françaises ne bronchent pas, mais en Inde par exemple Infosys commence à donner des signaux négatifs. Basée à Bengalore, la deuxième SSII du pays a publié le 10 janvier ses résultats du troisième trimestre 2007 (octobre à décembre). Ils montrent une hausse de 25,2% du résultat net à 12,31 millions de roupies (212 millions d'euros) et une progression de 42,71% du chiffre d'affaires. De bons résultats, qui auraient pu être meilleurs encore a estimé la SSII sans les premières répercussions de la crise américaine. D'autres raisons incitent la bourse à se méfier des SSII. Des raisons qui tiennent au métier et à la facturation. Les contrats sont de courte durée, six mois en général. En cas de crise, les économies des clients se font d'abord sur ce type de prestations. Certes, 50% de l'activité des SSII est composé de contrats d'infogérance étalés sur quatre ou cinq ans. De quoi renforcer leur solidité, mais 20% de ces contrats se renouvellent quand même chaque année, suffisant pour faire des SSII un secteur mal aimé des analystes. Dans sa dernière étude, James Dawson de Morgan Stanley estime que trois critères lui permettent de sélectionner les SSII : des revenus récurrents, une absence d'exposition aux difficulté, des leviers opérationnels et financiers suffisants pour chacune d'elles. Il estime à la hausse: Dassault et Atos, à la baisse : Logica, Sopra, GFI. Si le scénario de la récession en Europe se confirme, les plus exposées seraient : GFI, Stéria, Logica, Sopra, Cap. Dernier point, toutes les SSII ne sont pas logées à la même enseigne. Leur chiffre d'affaires réalisé dans la banque n'est pas le même partout, le Syntec parle d'une moyenne de 15%, certaines sont à 30 ou 40. Or, si les banques sont exposées aux subprimes, leurs clientes SSII en souffriront rapidement. De même, leur redressement ou leur développement diffère de l'une à l'autre, la qualité du management est essentiel (Morgan Stanley souligne celui d'Atos), des successions sont engagées (chez Sopra notamment), d'autres ont des problèmes de taille critique.

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